Burkina : opposition et société civile ont finalisé leur charte de la transition
Après d’âpres tractations, opposition et société civile burkinabè ont validé dimanche la version finale de la charte de la transition. Une première étape avant d’engager des négociations avec l’armée pour l’adoption d’un document unique.
La voie est balisée pour demander à l’armée de rendre rapidement le pouvoir. Le 9 novembre, les partis d’opposition et les représentants de la société civile du Burkina Faso se sont mis d’accord sur la charte de la transition.
Le document final a été adopté après d’intenses débats. Il a été décidé entre autres que les députés de la transition pourraient se présenter aux élections présidentielle et législatives prévues en novembre 2015, tandis que le président et les membres du gouvernement de la transition en seront exclus.
La charte prévoit également un président civil, un gouvernement de 25 ministres et une Assemblée de transition de 90 députés. Le texte adopté dimanche soir doit être transmis lundi aux autorités militaires pour examen. Puis les protagonistes de la crise discuteront avec l’armée pour parvenir à un document unique, faisant la "synthèse" des propositions sur l’architecture de la transition et le profil de ses responsables, selon des membres de la société civile.
"Nous allons discuter ensemble, les militaires nous ont fourni un document, nous avons réfléchi en prenant en compte des éléments de ce document, nous allons nous retrouver ensemble pour discuter", a expliqué dimanche soir Luc Marius Ibriga, rapporteur de la commission ayant élaboré la charte, se disant "optimiste".
>> Lire aussi : le doute s’installe autour des intentions de l’armée au Burkina Faso
Choix du président de transition
Reste que ladite charte fait la part belle à la société civile et à l’opposition, mais au détriment de l’armée. Selon plusieurs participants, elle n’octroie à l’armée que dix sièges de députés sur 90, comme au camp du président déchu Blaise Compaoré, contre 40 à l’opposition et 30 à la société civile.
Le choix du président de la transition sera ensuite un enjeu majeur. Aucun nom n’a pour l’heure été publiquement avancé. Une fois le document unique adopté, "tout devrait se mettre rapidement en place, les organes de la transition et notamment le président de la transition", a estimé Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, tablant sur une passation de pouvoir vers le milieu de la semaine prochaine.
Il est très probable que le sujet soit au menu des échanges entre le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, qui dirige l’Union africaine (UA), attendu lundi à Ouagadougou, et le lieutenant-colonel Zida, le nouvel homme fort du Burkina Faso.
(Avec AFP)
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