Algérie : la visite d’Angela Merkel reportée pour cause de maladie de Bouteflika
La visite officielle de deux jours que la Chancelière allemande, Angela Merkel, devait effectuer en Algérie à compter de lundi 20 février a été officiellement reportée pour « indisponibilité temporaire » du président Bouteflika. Selon un communiqué de la présidence algérienne, le chef de l’État souffre d’une « bronchite aiguë ».
« Les autorités algériennes et allemandes ont convenu ce jour, d’un commun accord, du report de la visite officielle que devait effectuer en Algérie, son Excellence Mme Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne », indique le même communiqué.
La chancelière allemande devait rencontrer le président Bouteflika ainsi que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour évoquer notamment les relations commerciales, le terrorisme et le retour des immigrants algériens installés illégalement en Allemagne.
La presse allemande donne un autre son de cloche que le communiqué cité plus haut. Selon elle, la visite de la chancelière en Algérie aurait été reportée à la dernière minute. La délégation allemande en aurait été informée une heure et demi avant le décollage de l’avion qui devenait amener la chancelière et son staff à Alger.
Affaibli par la maladie
C’est la première fois que les autorités algériennes annoncent officiellement le report d’une visite d’un hôte étranger pour cause d’indisponibilité du locataire d’El Mouradia. Hospitalisé au Val-de-Grâce le 27 avril 2013 après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC), Bouteflika avait effectué une longue période de convalescence aux Invalides, à Paris, avant de regagner Alger en août 2013.
Cloué dans un fauteuil roulant, le Président souffre encore de lourdes séquelles dues à cet accident. Celles-ci l’obligent à ne plus voyager à l’étranger comme elles ne lui permettent plus de s’adresser directement à ses concitoyens. Sur le littoral ouest d’Alger, une résidence a été entièrement réaménagée pour qu’il puisse résider, s’y faire soigner et recevoir ses collaborateurs ainsi que ses hôtes étrangers. Au pouvoir depuis avril 1999, réélu pour un quatrième mandat en avril 2014, le chef de l’État fêtera ses 80 ans en mars prochain.
En novembre 2016, il a séjourné pendant presque une semaine au service de cardiologie et des maladies vasculaires de la clinique d’Alembert, du Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble. Il y est notamment suivi par le cardiologue français Jacques Monségu, qui l’avait déjà pris en charge à l’époque où il officiait à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce.
Un sujet sensible
L’état de santé du président algérien constitue aussi bien un tabou qu’un enjeu politique majeur. Pour éviter la propagation de rumeurs et l’inflation de spéculations, la présidence a ainsi opté depuis deux ans pour une stratégie de communication a minima. Un communiqué officiel succinct est rendu public chaque fois que Bouteflika se rend à l’étranger pour des « contrôles médicaux périodiques ». C’est donc pour tuer dans l’œuf d’éventuelles rumeurs que le report de la visite de Merkel a été annoncé par voie de communiqué de la présidence.
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