Zida : « Le délai de l’UA n’est pas un problème, c’est la stabilité du Burkina qui importe »
Le lieutenant-colonel Zida a réaffirmé jeudi soir sa volonté d’organiser une période de transition consensuelle dirigée par un civil. Mais il s’est aussi démarqué du délai de 15 jours imposé par l’Union africaine aux militaires pour rendre le pouvoir.
Le lieutenant-colonel Zida a donné jeudi 6 novembre sa première conférence de presse depuis qu’il a pris le pouvoir au Burkina. Pour ce premier exercice médiatique, le nouvel homme fort du Faso, présenté par l’armée comme "le chef de l’Etat", s’est montré à l’aise mais n’a pas fait d’annonces fracassantes.
Il a notamment livré son sentiment sur le délai de deux semaines fixé le 1er novembre par l’Union africaine (UA) aux militaires pour remettre les rênes du pays aux civils. "Ce délai n’est pas un problème : ce qui importe, c’est la stabilité du Burkina", a-t-il déclaré, sans pour autant exclure de quitter le pouvoir dans moins de quinze jours si un candidat consensuel était trouvé. L’ancien numéro deux de la garde présidentielle de Blaise Compaoré a ajouté qu’il n’était pas "inquiet" face à la menace d’éventuelles sanctions.
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Sur le plan interne, il a salué l’accord conclu la veille entre l’armée, les leaders politiques, la société civile, et les chefs religieux et traditionnels, sous l’égide d’une médiation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Tous s’étaient alors engagés sur la nécessité de mettre en place une période de transition d’un an, dirigée par un civil, et devant mener à l’organisation d’élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2015.
"Protocole de cadrage"
Devant une cinquantaine de journalistes burkinabè et étrangers, le lieutenant-colonel Zida a affirmé que l’objectif était désormais de parvenir à "un consensus sur une année de transition permettant d’aboutir à des élections acceptées par tous". Il a par ailleurs annoncé que les militaires avaient "élaboré un protocole de cadrage de la transition" et l’avait "soumis aux forces vives de la nation pour amendement".
Zida ne s’est en revanche pas exprimé sur le rôle qu’il comptait jouer au sein de la transition.
Selon lui, l’armée lèvera la suspension de la Constitution une fois que tout le monde se sera mis d’accord sur une "charte de la transition". De leur côté, les leaders de l’ancienne opposition, les représentants de la société civile et les chefs religieux et traditionnels ont aussi commencé à se pencher sur le sujet et devaient former une commission mixte chargée d’élaborer un texte.
Interrogé sur la désignation de la personnalité civile qui sera chargée de diriger le pays, Zida a répondu, sans en dire davantage, que ce choix "reviendrait à un collège de sages réputés pour leur probité". Il ne s’est en revanche pas exprimé sur le rôle qu’il comptait jouer au sein de la transition.
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Benjamin Roger, envoyé spécial à Ouagadougou
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