Zimbabwe : l’inamovible Robert Mugabe souffle ses 93 bougies
Le président Robert Mugabe, plus vieux dirigeant en exercice dans le monde, célèbre mardi ses 93 ans avec la ferme intention de continuer à régner sans partage sur le pays.
Malgré son âge avancé, le président Robert Mugabe n’entend pas déroger au faste qui entoure chaque année la célébration de son anniversaire. Pendant que ses concitoyens sont invités à lui faire parvenir leurs vœux via les réseaux sociaux, le doyen des chefs d’État soufflera ses bougies lors d’une cérémonie à laquelle sont conviés ses ministres et plus proches collaborateurs.
Une fête démesurée
Une fête très privée, avant le grand raout de samedi 25 février, dans le parc national de Matopos, en périphérie de la ville de Bulawayo. Des milliers de partisans y sont conviés. L’an dernier, au menu de son 92e anniversaire, Robert Mugabe avait servi à ses hôtes de la viande d’éléphant, de buffle, d’antilope et un gâteau de 92 kg. Montant total de la douloureuse, selon la presse : 800 000 dollars.
Chaque année, la démesure de la fête fait polémique dans un pays qui traverse une grave crise économique et dont 90% de la population sont privés d’emploi formel.
« Pas de successeur acceptable »
Malgré ses 36 années de règne au compteur, Robert Mugabe semble déterminé à garder coûte que coûte les rênes du Zimbabwe. « La majorité des gens pensent qu’il n’y a personne pour me remplacer », a-t-il assuré à la radio publique, la veille de son anniversaire.
« Seul mon parti peut me demander de me retirer […] dans ce cas-là, je partirai, a ajouté Robert Mugabe, qui a déjà été désigné pour briguer un nouveau mandat lors du scrutin présidentiel de 2018. Mais qu’est ce que j’entends ? Exactement le contraire […] La majorité des gens pense qu’il n’y a pas de remplaçant, pas de successeur acceptable à leurs yeux. »
« Son cadavre sera candidat ! »
Pourtant, les rumeurs vont bon train sur sa santé et sa capacité à diriger le pays. Ses visites régulières à Singapour ou à Dubaï pour se faire soigner entretiennent le doute, de même que plusieurs chutes en public en 2015. La même année, il avait lu pendant 25 minutes devant le Parlement un discours parfaitement identique à celui qu’il avait prononcé un mois plus tôt, manifestement sans s’en apercevoir.
Des objections balayées par sa propre épouse, pour qui ni son âge ni même sa mort ne sauraient changer l’issue des élections de 2018. « Son cadavre sera candidat sur les bulletins de vote », a-t-elle lancé, « et vous verrez les gens voter pour le cadavre de Mugabe ».
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