Au Gabon, l’hécatombe quotidienne des éléphants de forêt

Dans le vaste parc sanctuarisé de Minkébé, dans le nord du Gabon, l’éléphant de forêt a perdu 80% de sa population en l’espace de dix ans. Des chercheurs tirent la sonnette d’alarme dans une étude publiée lundi.

Des éléphants dans la réserve présidentielle Wonga Wongué, au Gabon. © James Morgan/AP/SIPA

Des éléphants dans la réserve présidentielle Wonga Wongué, au Gabon. © James Morgan/AP/SIPA

Publié le 21 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Ils étaient 32 851 en 2004, ils ne sont plus que 7 370 dix ans plus tard. Au sein du parc national de Minkébé, où vit la plus forte densité d’éléphants de forêt, le nombre de pachydermes est en chute libre. Ce déclin dépasse des estimations précédentes, qui faisaient état d’une baisse de 65% de leur population en Afrique centrale.

« Notre étude montre que la situation est plus grave que nous le pensions, a déclaré John Poulsen, de Duke University, auteur principal de cette étude parue dans la revue Current Biology. 50% des éléphants de forêt se trouvent au Gabon, et notre étude montre que même les populations d’éléphants de ce pays sont menacées d’extinction. »

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Des braconniers déterminés

En cause : les incursions répétées dans le sanctuaire de Minkébé des braconniers en provenance du Cameroun voisin, selon l’étude. « Nous ne pouvons plus considérer que les zones protégées suffisent pour sauver les espèces : les braconniers iront partout où ils pourront faire du profit », juge John Poulsen.

« La décision de la Chine de bannir le commerce d’ivoire aidera énormément, si elle est appliquée. Maintenant, la communauté internationale doit faire pression sur les nations autorisant encore ce commerce », a ajouté l’écologue.

Moins de 100 000 individus recensés aujourd’hui

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En attendant, dans les zones d’habitat de l’éléphant de forêt (Cameroun, Gabon, Centrafrique ou encore Congo), l’hécatombe se poursuit d’année en année. Après avoir atteint le nombre de 2 millions, ils étaient environ 500 000 en 1993. Avec moins de 100 000 individus recensés aujourd’hui en Afrique centrale, gouvernements et agences spécialisées doivent agir « rapidement » et les coopérations multilatérales se mettre en place, insistent les chercheurs.

Pour les auteurs de l’étude, les éléphants de forêt doivent en outre être reconnus comme espèce à part entière, à côté des éléphants de savane. Une distinction nécessaire pour mettre en lumière le sort de ces pachydermes peu connus et pourtant essentiels. En dispersant les graines de nombreuses variétés d’arbres, ils contribuent à la bonne santé des forêts d’Afrique centrale.

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