Pour la Lucha, la RD Congo est désormais un « pays sans aucune institution légitime »
Face aux blocages qui empêchent l’application de l’accord de la Saint-Sylvestre, la Lucha a dénoncé ce mercredi les « interminables » pourparlers politiques en cours à Kinshasa. Le mouvement citoyen exige le retour à l’ordre constitutionnel d’ici la fin de l’année.
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Dans une déclaration, lue devant la presse locale à Goma, où le mouvement est basé, ses membres ont rappelé, le 22 février, que le mandat du président Joseph Kabila avait expiré il y a 60 jours et celui des députés il y a une semaine. Pour eux, le pays se retrouve désormais « sans aucune institution légitime ».
Malgré la conclusion d’un compromis, le 31 décembre, la classe politique se montre « incapable d’appliquer » l’accord, regrette la Lucha qui soupçonne les différents protagonistes de vouloir « allonger indéfiniment la situation extra-constitutionnelle actuelle, où prétendues majorité et opposition trouvent tous leur compte, au mépris total des citoyens et de la Constitution ».
L’accord de la Saint-Sylvestre a reporté la présidentielle à la fin de l’année 2017, soit une année après le terme du mandat de Joseph Kabila. Un « moindre mal », pour Fred Bauma, l’une des figures emblématiques de la Lucha. C’est pourquoi le mouvement citoyen, même s’il considère que cet accord a violé la Constitution, a pris acte de ce compromis politique trouvé.
« Il n’y aura pas de 3e mandat »
« La Lucha exige le retour à l’ordre constitutionnel avant la fin de l’année 2017, par des élections présidentielle, législatives, provinciales et sénatoriales transparentes et démocratiques », souligne le communiqué.
Cela équivaut à dire que que d’ici là, la Lucha − qui s’est battue pour le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat le 19 décembre − accepte de voir ce dernier rester en place. S’agit-il d’un aveu d’échec ?
« Non, rétorque Fred Bauma. On peut se féliciter de quelques avancées minimes contenus dans l’accord : il n’y aura pas de référendum ni de troisième mandat. »
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