Effondrement meurtrier à Lagos : T.B. Joshua snobe la justice

Au total, 115 personnes, dont 84 Sud-Africains ont péri le 12 septembre dans l’effondrement de l’auberge de Lagos accueillant les fidèles étrangers du télévangéliste nigérian T.B. Joshua.

Les équipes de secours aident le 17 septembre 2014. © AFP

Les équipes de secours aident le 17 septembre 2014. © AFP

Publié le 5 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Convoqué mercredi 5 novembre dans le cadre de l’enquête sur les causes de l’effondrement d’un de ses immeubles le mois dernier à Lagos, le télévangéliste nigérian T.B. Joshua ne s’est pas présenté au tribunal. Le coroner Oyetade Komolafe, en charge de l’enquête, avait prévenu la semaine dernière que si le sulfureux prédicateur n’honorait pas sa convocation pour donner sa version des faits, il pourrait être arrêté.

"L’homme de Dieu n’a pas reçu personnellement la convocation, puisqu’il était absent le jour où elle lui a été apportée", a jsutifié son avocat, Olalekan Ojo. "Nous ne voulons pas donner l’impression que le Prophète cherche à éviter le tribunal" a-t-il ajouté. Me Ojo a refusé de recevoir la convocation de T.B. Joshua à sa place, mais il a promis de tenir la cour informée dès que son client serait disponible.

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Par ailleurs, les entreprises de construction citées à comparaître dans le cadre de l’enquête n’ont pas pu être informées de leur convocation puisqu’elles n’ont pu être identifiées et localisées, a ajouté l’avocat. Les autorités de l’État de Lagos avaient affirmé le mois dernier que l’auberge qui s’est effondré n’avait pas de permis de construire et que plusieurs autres bâtiments situés dans l’enceinte de l’église du prêcheur, dans le quartier d’Ikotun à Lagos, ne sont pas conformes aux normes de construction.

"Nous voulons faire savoir au prophète Joshua que nous ne poursuivons personne mais que nous essayons de trouver la vérité. Il devrait se présenter. S’il est le prophète de Dieu qu’il dit être, (T.B. Joshua) ne doit rien faire qui ne soit pas conforme à la loi", a rappelé M. Komolafe.

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Plus tôt mercredi, des sauveteurs ont déclaré, en audience, avoir été agressés par des fidèles lorsqu’ils ont accouru sur les lieux, au moment du drame. "Les trois jours ayant suivi (la catastrophe) ont été perturbés par les soi-disant fidèles de l’Eglise et la foule", a déclaré le responsable de l’Agence des services d’urgence de Lagos, Femi Oke-Osanyintolu.

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"Le premier jour, nous avons été agressés, en particulier mon humble personne", a-t-il expliqué. "Quand nous avons enfin pu travailler sans entrave, au bout de 96 heures, la situation avait largement empiré".

Après l’effondrement de l’immeuble, les sauveteurs ont dû attendre l’intervention du Gouverneur de Lagos, avant d’être autorisés sur le site de la tragédie, a précisé Femi Oke-Osanyintolu lors de l’enquête. "La foule nous a empêchés de travailler. Ils n’ont laissé entrer ni nos équipes ni notre matériel de secours", a-t-il insisté.

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Au lieu de permettre aux sauveteurs munis d’équipements spécialisés de rechercher des survivants, seuls les fidèles de l’Eglise et des volontaires ont été autorisés à fouiller parmi les décombres, a-t-il déploré.

(Avec AFP)
 

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