Algérie – Gourcuff : « Avec les Fennecs, il est question d’un vrai choc tactique »

Nommé sélectionneur de l’Algérie au mois de juillet dernier, Christian Gourcuff (59 ans) dirige pour la première fois de sa carrière une équipe nationale. Le technicien français, qui a qualifié les Fennecs pour la CAN 2015 après seulement quatre matchs en phase éliminatoire, a longuement répondu aux questions de « Jeune Afrique ».

Gourcuff : « Sélectionneur, c’est travailler davantage dans la qualité, moins dans l’urgence. » © P. Pavani/AFP

Gourcuff : « Sélectionneur, c’est travailler davantage dans la qualité, moins dans l’urgence. » © P. Pavani/AFP

Alexis Billebault

Publié le 5 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Alors qu’il reste encore deux matches à jouer face à l’Éthiopie (15 novembre) et au Mali (19 novembre), l’Algérie est déjà qualifiée pour la CAN 2015. Pour vous, c’est le début idéal…

Christian Gourcuff : En acceptant la proposition algérienne, je ne tombais pas dans l’inconnu. L’enjeu était clair, à savoir se qualifier pour la CAN, et bien y figurer. Le risque de ce challenge, je l’ai tout de suite perçu et assumé. Il fallait donc réussir vite. La victoire en Ethiopie (2-1) pour le premier match des qualifications, a fait beaucoup de bien, à tous les niveaux.

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L’Algérie, avec une Coupe du monde réussie (8e de finale) est aujourd’hui la meilleure sélection d’Afrique. Son statut a changé. Est-ce plus facile pour un sélectionneur de débuter sa mission ?

Je suis arrivé avec des idées et des méthodes différentes de celles de mon prédécesseur [Vahid Halilhodzic, NDLR]. J’ai un projet de jeu pour la sélection algérienne : je souhaite qu’elle joue la zone, et qu’elle ne laisse pas la possession du ballon à l’adversaire. Et je manage mon groupe à ma façon. Autrement dit, il est question d’un véritable choc tactique, et un sélectionneur a toujours moins de temps pour travailler qu’un entraîneur de club. Mais j’ai la chance d’avoir un effectif qui se connaît bien et qui se montre travailleur et réceptif.

Vous avez la réputation de faire bien jouer vos équipes. Le profil technique du footballeur algérien a-t-il influencé votre choix ?

Bien sûr. Cela a même beaucoup compté. Cette qualité technique que vous évoquez, et que des joueurs comme Brahimi ou Feghouli symbolisent, est en adéquation avec ma conception du football. Mais bien jouer, c’est aussi être rigoureux. On ne peut pas réussir sans cette rigueur, même avec les meilleurs profils techniques.

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Vous avez toujours entraîné des clubs, et notamment Lorient. Votre signature – jusqu’en 2018 – avec l’Algérie a pu surprendre, car on connaît votre attachement au travail quotidien, sur le terrain…

J’ai fait presque 30 ans en club, et il me fallait un projet différent. Peut-être parce que je ne voulais pas tomber dans une certaine forme de routine. La transition s’est faite au bon moment. Je restais sur une expérience douloureuse avec mes dirigeants à Lorient, et le projet que m’a présenté M. Mohamed Raouraoua, le président de la fédération algérienne, m’a plu. Évidemment, mon quotidien n’est plus le même. Je ne m’ennuie pas. Il y a les rassemblements de l’équipe A, les matches, mais je m’occupe également de la sélection A’, ce qui est important pour mieux connaître les réalités du foot algérien. Sélectionneur, c’est travailler davantage dans la qualité, moins dans l’urgence. Mais je ne perds pas de vue que ce sont les résultats qui valident tout. J’ai signé jusqu’en 2018, avec des objectifs élevés. La CAN en fait partie.

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