Le déficit commercial algérien en net recul

Le déficit commercial algérien a diminué de 68% en janvier par rapport à la même période l’an passé. Une tendance durable ?

A Alger, le 2 mars 2014. © Alexandre Dupeyron/JA

A Alger, le 2 mars 2014. © Alexandre Dupeyron/JA

Publié le 22 février 2017 Lecture : 2 minutes.

La courbe a fini par s’inverser. Pour la première fois depuis deux ans, le déficit commercial algérien, qui a atteint des niveaux record, passant sous la barre des 17 milliards de dollars, connaît une baisse significative.

Selon les douanes algériennes, citées par l’APS (Algérie presse service), la balance commerciale a enregistré un déficit de 585 millions de dollars en janvier, alors qu’il était d’1,82 milliards de dollars à la même période en 2016. Soit un recul de 68% !

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L’Algérie est parvenue à redresser sa balance commerciale sous l’effet de la relance des cours du baril de pétrole. En effet, les exportations algériennes ont bondi de plus de 60%, passant de 2,05 milliards de dollars en janvier 2016 à 3,3 milliards de dollars au cours du premier mois de l’année. Cela correspond à une hausse de 1,25 milliard de dollars.

Cette augmentation est le fait presque exclusivement des hydrocarbures, qui pèsent pour plus de 94% dans le total des exportations.

« Le prix du pétrole est passé de 30 dollars le baril en janvier 2016 à 55 dollars le baril en janvier 2017. L’effet sur les exportations d’hydrocarbures est mécanique », estime Alexandre Kateb, consultant en économie auprès du gouvernement algérien. « Chaque variation d’un dollar du prix annuel moyen du baril de pétrole correspond à 600 millions de dollars de recettes annuelles en devises en plus ou en moins selon le sens de la variation », poursuit-il.

Un résultat uniquement lié à la conjoncture ? 

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Tout laisse à penser que la baisse du déficit commercial algérien le mois passé est seulement « conjoncturelle ». « L’amélioration de la balance commerciale est le résultat direct de la réunion de l’OPEP à Alger où c’était amorcé le redressement des cours du pétrole », considère Mourad Ouchouchi, professeur d’économie à l’université de Béjaïa.

Dans le même sens, Alexandre Kateb explique : « Cet effet de base, lié à l’écart des prix du pétrole devrait s’estomper au cours des prochains mois. Si on table sur un cours moyen à 55 dollars le baril en 2017, on devrait avoir des exportations d’hydrocarbures de l’ordre de 34 milliards de dollars.

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Tout dépendra donc de la capacité du gouvernement à comprimer les importations qui sont pour une part d’entre elles incompressibles (alimentation, médicaments, intrants divers pour l’industrie). La loi de finances 2017 a fortement fait baisser les dépenses d’équipement (-28%), ce qui se traduira par une baisse des importations associées à ces dépenses. »

À ce propos, les autorités algériennes entendent poursuivre leurs efforts en matière de restriction des importations. Une réunion interministérielle s’est tenue le 19 février pour établir des quotas sur des produits concernés par les licences d’importation (automobile, ciment, fruits etc.). D’après une source au ministère du Commerce, une liste précise de quotas d’importation sera révélée d’ici quinze jours.

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