La société privée de sécurité Gallice plus africaine que jamais
Elle est déjà intervenue au service des États du Mali, de la Centrafrique, de la RD Congo ou du Gabon. La société Gallice, fondée par des anciens du GIGN et de la DGSE, vise désormais le Cameroun ou l’Afrique australe pour relancer un chiffre d’affaires réduit au Moyen-Orient.
Dix ans après sa création en 2007, l’entreprise de services de sécurité et de défense (ESSD, comme on appelle ces prestataires d’un genre un peu particulier dans le jargon de la défense), est plus africaine que jamais.
Les deux sociétés irlandaises associées à la marque Gallice, quoiqu’elles n’ont pas de lien capitalistique ni juridique avec le groupe français Gallice France, cumulent 50% de leur activités sur le continent.
Formation d’unités mixtes (gendarmerie, police et armée) pour les Jeux africains de Brazzaville en 2015, déploiement de maîtres-chiens au Marathon de Libreville ou assistance des forces de sécurité gabonaises lors des Coupes d’Afrique des Nations (CAN) 2012 puis 2016 au Gabon, formation de gendarmes en Centrafrique, aide à l’écriture d’un projet de loi sur l’autorisation d’armes non létales (taser, flash-ball) pour un État d’Afrique de l’Est… Gallice International Services et Gallice Development génèrent quelque trois millions d’euros de chiffre d’affaires sur le continent.
Et ce sont désormais des contrats auprès de l’État du Cameroun − pour la CAN que le pays accueillera en 2019 − et pour l’accompagnement d’entreprises françaises, suisses ou allemandes en développement en Afrique australe, qui pourraient constituer de nouveaux relais de croissance.
« Le Cameroun monte en puissance »
De nouvelles activités bienvenues après que Gallice Group, la holding qui regroupe plusieurs sociétés françaises a a été liquidée en 2015 suite à la perte de contrats, notamment en Irak et en Libye. Par la suite, elle a été réorganisée au sein de Gallice France, un nouveau groupe dont le chiffre d’affaires consolidé se situe autour de 45 millions d’euros.
« Le Cameroun monte en puissance », confirme Frédéric Gallois, co-fondateur de Gallice. Cet ancien colonel de gendarmerie et ancien commandant du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), est lui aussi un habitué des services de sécurité des États africains.
En 2014, il avait été mis en examen pour faux et usage de faux ainsi que pour recel d’abus de confiance dans l’enquête visant Michel Tomi. L’homme d’affaires corse avait présenté Frédéric Gallois au président malien Ibrahim Boubacar Keïta, permettant à Gallice de former la garde républicaine malienne via une société camerounaise de Michel Tomi. Un montage très contesté.
Un monde de plus en plus dangereux ?
Ce vendredi 24 février, à Paris, la présentation de la carte des risques dans le monde, que la société édite chaque année, faisait du Sahel, de l’Afrique centrale et du Machrek des zones parmi les plus risquées de la planète, en raison des menaces terroristes, de la criminalité ou des violences faites aux femmes que l’on y recense. Un marché porteur, où l’entreprise est partiellement implantée.
L’Europe occidentale n’est cependant pas en reste, souligne-t-on chez Gallice. « Le risque est-il plus important en marge de la Coupe d’Afrique des Nations qu’à l’occasion d’un match au Stade de France ? Y a-t-il eu plus de morts à Marseille en un an qu’au Gabon la même année ? On ne poeut pas continuer à considérer que l’Europe occidentale est moins exposée », a ainsi indiqué Antony Couzian-Marchand, lui aussi ancien du GIGN et directeur général de Gallice International Services.
Ainsi, la carte Gallice fait pour la première fois de la France, du Royaume-Uni, de la Belgique et des Pays-Bas des pays aussi risqués que le Maroc, le Sénégal ou le Burkina Faso.
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