Économie africaine : les secteurs les plus innovants en 2014
La vente et la production électrique, secteurs dépendant de réseaux de distribution souvent défectueux en Afrique, ont été sans surprise les témoins d’initiatives innovantes et originales en 2014, à travers le continent.
Économie africaine : ce qu’il faut retenir de 2014
« Les États africains doivent mettre l’accent sur les réseaux, les tuyaux qui permettront de produire et distribuer les biens et services », expliquait Pascal Lamy, l’ancien directeur général de l’Organisation mondiale du commerce lors du Africa CEO Forum 2014.
En attendant la mise en place de ces infrastructures, les acteurs économiques africains ont dû s’adapter. Et il est intéressant de noter que le commerce et l’énergie, dépendants de canaux de distribution souvent défectueux en Afrique, ont également été parmi les plus innovants sur le continent en 2014. L’essor du commerce en ligne et de la production électrique décentralisée sur le continent témoignent également de l’imagination et de la créativité de ces opérateurs.
Commerce en ligne
Tout le monde ne partagera pas le verdict du jury du salon Africa Telecom People 2014 pour qui il s’agit de la « meilleure initiative privée » du continent, mais le lancement de la plate-forme de commerce en ligne Cdiscount en Côte d’Ivoire, au Sénégal puis au Cameroun, durant l’année écoulée, a marqué la forte poussée de ce secteur sur le continent et est le signe que la bataille du e-commerce en Afrique a bel et bien commencé.
Lire aussi :
L’Afrique, cible prioritaire de l’industrie des biens de consommation européenne
Comment Jumia conquiert le Nigeria
Paypal fait son entrée dans quatre nouveaux pays africains
Car Cdiscount (n°1 en France et n°2 au Brésil, 16 millions de clients, 2,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013), lancé en Afrique par sa maison-mère le distributeur français Casino et le groupe de logistique Bolloré Africa Logistics, ne débarque pas sur un territoire vierge.
Africa Internet Holding (AIH), propriétaire de la marque Jumia, s’est installé en un an dans seize nouveaux marchés africains, de l’Angola à l’Algérie. Konga, co-leader avec Jumia du marché nigérian (1ère économie africaine) a vu ses ventes passer de 700 000 dollars (530 000 euros) en 2012 à plus de 50 millions en 2014.
Si le secteur du commerce en ligne sur le continent africain est aujourd’hui atrophié (2 % des ventes mondiales Moyen-Orient compris), les perspectives de croissance sont alléchantes. Selon un rapport du cabinet de conseil McKinsey, ce canal de distribution pourrait représenter 10 % des ventes au détail dans les grandes économies africaines d’ici à 2025.
Centrales… décentralisées
Le conglomérat français Bolloré est également impliqué dans l’essor d’un autre secteur en vogue sur le continent durant l’année 2014 : les solutions d’énergies renouvelables décentralisées. En Afrique subsaharienne, où plus de 500 millions de personnes n’ont aucun accès à l’électricité, le groupe français a résolument fait ce pari, avec le lancement de ses « Blue Solutions ».
Voir également :
Bolloré voit l’Afrique en bleu
Schneider Electric : cinq projets du programme BipBop en Afrique récompensés
Dix innovateurs africains à l’honneur
Avec la biomasse, Sifca voit l’avenir en vert
Dossier électricité : le paradoxe africain
Les batteries de stockage d’énergie développées par le groupe français sont les fers de lance d’une gamme entière de service : des minibus – les Bluebus – circulant sur les campus d’Abidjan et de Yaoundé, aux « Bluezones », ces espaces entièrement autonomes en énergie lancés à Lomé au Niger, à Conakry et à Niamey cette année.
>>>> Énergie : l’Afrique à l’heure des centrales… décentralisées
Deux autres groupes français, Bouygues et EDF, ont également investi, de façon très volontariste, ce segment des solutions d’énergies facilement déployables. Tous deux sont associés au groupe agro-industriel ivoirien Sifca pour la construction et l’exploitation d’une centrale électrique alimentée par de la biomasse à Biokala, dans le sud de la Côte d’Ivoire.
À terme, cette centrale, alimentée par utilisant des feuilles de palmiers, devrait produire environ 300 GWh d’électricité qui sera injectée dans le réseau national. En cas de succès, cinq ou six autres centrales de ce type devraient voir le jour en Côte d’Ivoire.
EDF s’est en outre associé à la Société financière internationale (IFC) pour le développement de solutions d’électrification hors réseau, devant permettre à 500 000 personnes vivant dans des zones rurales, principalement en Afrique, d’avoir accès à l’électricité.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Économie africaine : ce qu’il faut retenir de 2014
Les plus lus – Économie & Entreprises
- « Neuf des vingt pays qui présentent les taux de croissance les plus forts au mond...
- Doublé par la junte au Mali, Maroc Telecom restera-t-il dans le pays ?
- Le bras de fer s’intensifie entre Assimi Goïta et Mark Bristow
- Emmanuel Macron au Maroc : qui sont les patrons qui l’accompagneront et quel est l...
- Chez Itoc au Sénégal, les enfants de Baba Diao revisitent la gouvernance du groupe