Algérie : le président Bouteflika valide le budget 2015, déficitaire de 42 milliards d’euros

Le nouveau budget algérien, qui prévoit une hausse des dépenses de plus de 15 %, table sur un déficit annuel de 41,7 milliards d’euros. Face à la chute des cours du pétrole (60 % du budget), le gouvernement algérien a toutefois annoncé le gel des recrutements dans la fonction publique.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999. © AFP

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999. © AFP

Publié le 31 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a signé le 30 décembre la loi de finances 2015 qui prévoit un déficit de 41 milliards d’euros dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole, principal ressource du pays.

Le président algérien s’est dit convaincu que le pays d’Afrique du Nord « traversera sans difficulté majeure les graves perturbations que connaît le marché international des hydrocarbures », selon un communiqué diffusé par l’agence APS à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres.

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Dépenses en hausse

La loi de finances 2015 prévoit des recettes budgétaires de 4.684,6 milliards de dinars (46,8 milliards d’euros) et des dépenses publiques de 8.858,1 milliards de dinars (88,6 milliards d’euros), soit un déficit budgétaire de 4 173,3 milliards de dinars (41,7 milliards d’euros) soit 22,1 % du produit intérieur brut (PIB). Le fonds de régulation des recettes (FRR) des hydrocarbures devra financer 83,3 % du déficit du Trésor public.

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Les dépenses publiques sont en hausse de 15,7 % par rapport à celle de 2014. La loi de finances table sur une croissance économique globale de 3,42 % et de 4,25 % hors-hydrocarbures. Le budget de l’Etat est établi sur la base d’un prix de référence de 37 dollars le baril.

L’Algérie tire du pétrole plus de 95 % de ses recettes extérieures et la fiscalité de l’or noir représente 60 % de son budget. La chute des cours du pétrole, qui ont perdu près de 50 % depuis juin, entraîne des inquiétudes sur la capacité du gouvernement à tenir ses engagements financiers.

Rationalisation

Le président algérien a affirmé, selon le communiqué, que la dynamique de développement « ne sera pas arrêtée par la crise, afin de continuer à créer des emplois pour nos jeunes et de continuer de construire des logements, des écoles, des universités et des infrastructures de santé, pour toute la population ». Le chef de l’État algérien s’est également engager à ne pas « abandonner le programme quinquennal d’investissements publics », tout en reconnaissant le besoin pour le gouvernement d’ »adapter ses priorités et ses coûts ».

Malgré ces réassurances, le gouvernement algérien a adopté une série de mesures destinées à « rationaliser » les dépenses publiques, les importations et la consommation d’énergie. Le 25 décembre, le Premier ministre a ainsi enjoint les ministres, les responsables des exécutifs régionaux (walis) et le directeur général de la Fonction publique à « geler tout nouveau recrutement [dans la fonction publique] sauf dans la limite des postes budgétaires disponibles ».

Le chef du gouvernement algérien leur a également recommandé de « maîtriser » le coût des actions de représentations (déplacement officiels, rencontres et cérémonies publiques) et de hiérarchiser les nouveaux projets.

(Avec AFP)

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