Burkina : consultations décisives pour la transmission du pouvoir aux civils

Trois présidents africains sont arrivés ce mercredi au Burkina Faso pour s’entretenir avec l’homme fort de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui s’est engagé à « remettre le pouvoir aux civils ».

Le nouvel homme fort du Burkina, Isaac Zida, le 4 novembre 2014 à Ouagadougou. © AFP

Le nouvel homme fort du Burkina, Isaac Zida, le 4 novembre 2014 à Ouagadougou. © AFP

Publié le 5 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 12 heures

Après avoir rencontré mardi le chef très respecté des Mossis, le Mogho Naba, le lieutenant-colonel Isaac Zida reçoit, mercredi 5 novembre à Ouagadougou, une délégation de trois chefs d’États africains. Les présidents John Dramani Mahama (Ghana), également président en exercice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Goodluck Jonathan (Nigeria) et Macky Sall (Sénégal), sont arrivés en fin de matinée. Au centre de leurs entretiens : la transmission du pouvoir aux civils réclamée par l’Union africaine, la communauté internationale et la société civile burkinabè.

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>> Lire : Macky Sall, Goodluck Jonathan et John Dramani Mahama attendus à Ouagadougou mercredi

À en croire le Mogho Naba mais aussi le président de la confédération des syndicats-FO-Union des syndicats libres, Joseph Tiendrebeogo, qui a rencontré également la veille l’homme fort de la transition burkinabè, ce dernier est bien disposé à rendre le pouvoir aux civils. "Si tout le monde s’accorde, il n’y a pas de raison pour que d’ici 15 jours la transition ne soit pas faite", lui aurait-il confié.

Menaces de sanctions

Ce délai de deux semaines correspond à l’ultimatum de l’Union africaine, qui a brandi lundi la menace de sanctions. Isaac Zida subit en effet une forte pression internationale de la part de ses deux principaux alliés, les États-Unis – qui avaient demandé le transfert du pouvoir aux civils dès dimanche – et la France, ancienne puissance coloniale et premier bailleur de fonds du Burkina Faso, sortie de son silence après l’Union africaine pour délivrer le même message.

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>> Lire aussi : Comment la France a exfiltré Blaise Compaoré

De son côté, le Canada a déjà annoncé la suspension de son aide au développement au Burkina Faso, dans l’attente de la mise en place d’un "gouvernement civil stable et élu démocratiquement".

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Détente à Ouagadougou

Alors que la rue s’est calmée depuis deux jours à Ouagadougou, l’opposition, après une réunion avec les représentants de la médiation tripartite conduite par l’ONU, la Cedeao et l’Union africaine, reste attentive à l’évolution de la situation politique.

Évoquant un "certain nombre de concertations en cours" sur la mise en place d’un régime de transition, Zéphirin Diabré, le chef de l’opposition, a déclaré que les discussions visaient à savoir "quel modèle est adapté à la situation et au contexte" du Burkina Faso.

Enfin, si l’opposition maintient son exigence de voir la direction de la transition revenir à un civil, elle ne serait pas opposée à la participation de militaires. L’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), dont les cadres sont aux abonnés absents, a de son côté timidement signalé sa "totale disposition à travailler avec les autorités de transition".

(Avec AFP)

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