Zambie : bataille de succession avant même les obsèques de Michael Sata

La succession de Michael Sata, décédé le 28 octobre dernier à Londres, s’amorce dans la douleur. Mardi, le président zambien par intérim Guy Scott a rétabli dans ses fonctions le secrétaire général du parti au pouvoir, qu’il avait lui-même démis la veille. Explications.

Michael Sata, président zambien par interim. © AFP

Michael Sata, président zambien par interim. © AFP

Publié le 4 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le président zambien par intérim Guy Scott a fait volte-face mardi et rétabli le secrétaire général du parti au pouvoir, Edgar Lungu, dans ses fonctions. Cette décision intervient pourtant au lendemain de la mise à l’écart de l’intéressé, décidée par le même Guy Scott, et qui avait provoqué de violents débordements.

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Dans la matinée, des fans d’Edgar Lungu s’étaient rassemblés dans plusieurs townships de Lusaka pour manifester, et ils ont laissé exploser leur joie après la marche arrière du président par intérim. Pour remplacer Edgar Lungu, Guy Scott avait nommé le député Davis Mwila, mais celui-ci a immédiatement refusé la proposition. "Je décline cette nomination, il est contraire à notre culture d’accepter une nomination pendant une période de deuil. Nous devons d’abord enterrer notre président", a-t-il déclaré.

"Le Dr Scott a insulté notre culture"

Après l’enterrement du président, le comité central du parti sera donc convoqué. L’annonce a été faite juste après une réunion réunissant Guy Scott et plusieurs ministres furieux de sa décision la veille d’écarter leur collègue à la Défense et à la Justice Edgar Lungu, prétendant à la succession du président Michael Sata.

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Celui-ci avait lui-même vivement réagi dans la matinée, dénonçant la mesure illégale et provocatrice prise par le Dr Scott de le démettre de ses fonctions de secrétaire général. "Le Dr Scott a insulté notre culture et le peuple de Zambie en s’engageant dans des manœuvres qui minent la dignité, l’honneur et le respect dû aux funérailles du président Michael Sata", avait-il ajouté dans un communiqué lu à la radio.

"On ne peut pas croire qu’après 50 ans d’indépendance, on ait un Blanc comme président"

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Un scrutin présidentiel anticipé doit être organisé d’ici fin janvier. Mais, d’ores et déjà, les rues de Lusaka ont été le théâtre de débordements violents de la jeunesse, obligeant la police anti-émeute à intervenir. Certains jeunes ont également perturbé l’hommage rendu depuis dimanche au président Sata, dont la dépouille mortelle est exposée avant les obsèques.

"On ne peut pas croire qu’après 50 ans d’indépendance, on ait un Blanc comme président. Il arrive et commence à virer des membres (du parti). Edgar est des nôtres et Guy veut nous ramener à la colonisation, on n’acceptera pas ça, Guy doit dégager", s’énervait Willy Phiri, un supporter du Front patriotique.

Guy Scott, vice-président d’origine britannique, désigné pour assurer l’intérim du pouvoir, est le premier chef d’État blanc en exercice en Afrique subsaharienne depuis la chute de l’apartheid en Afrique du Sud en 1994. Il ne peut en principe pas se présenter à la présidentielle, selon la Constitution, car ses parents n’étaient pas zambiens.

(Avec AFP)
 

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