Islam : l’Achoura de tous les dangers, du Nigeria à l’Irak

Au Nigeria, en Irak, en Arabie saoudite : des attaques de jihadistes ensanglantent depuis lundi les célébrations de l’Achoura à travers le monde. Pourquoi ?

Des fidèles s’autoflagellent à Bassorah, en Irak. © Haidar Mohammed Ali/AFP

Des fidèles s’autoflagellent à Bassorah, en Irak. © Haidar Mohammed Ali/AFP

Publié le 4 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

(Mis à jour le 4 novembre à 10h18)

Lundi, au moins 15 personnes ont été tuées et 50 blessées à Potiskum, dans le nord-est du Nigeria. Un attentat-suicide s’est produit au beau milieu d’une grande fête organisée pour l’Achoura. Le même jour, c’est dans l’est de l’Arabie saoudite, dans la région d’Al-Ihsa, que cinq personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans une fusillade à la sortie d’un lieu de culte qui commémorait la même chose. Aujourd’hui, les autorités irakiennes sont en état d’alerte maximale pour prévenir des attentats qui pourraient survenir pour la même occasion.

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• L’achoura, c’est quoi ?

L’Achoura est une célébration qui commémore la mort et le martyre de l’imam Hussein, petit-fils du prophète. C’est une fête célébrée seulement par les chiites, qui a lieu le 10è jour du mois musulman de mouharram. Elle peut prendre différentes formes : pèlerinage, jeûne ou auto-flagellation des fidèles. C’est à Kerbala, en Irak, qu’a lieu le pèlerinage principal. Kerbala a été le théâtre d’une bataille historique qui opposa en 680 les troupes du calife omeyyade Yazid Ibn Mouawiya aux partisans de l’imam Hussein, lequel y fut décapité.

• Pourquoi cette célébration est-elle l’occasion d’un regain de violence des jihadistes contre les chiites ?

Fête particulièrement symbolique du chiisme, elle est l’occasion pour les extrémistes sunnites d’attaquer leurs ennemis. L’organisation État islamique (EI), en particulier, considère les chiites comme des hérétiques.

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• Que s’est-il passé en Arabie saoudite et en Irak ?

"Trois personnes cagoulées ont tiré à la mitrailleuse et au pistolet" au moment où "un groupe de citoyens quittaient un site dans le village d’Al-Dalwa", dans la région d’Al-Ihsa, tuant cinq personnes et blessant neuf autres, a déclaré un porte-parole de la police, sans préciser la nature du site. Al-Ihsa est un village de la province orientale, riche en pétrole et où se concentrent les chiites qui représentent quelque 10% de la population autochtone de l’Arabie saoudite, un pays dominé par les sunnites.

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En Irak, trois personnes ont été tuées hier par l’explosion d’une bombe posée près d’une tente de pèlerins. Des milliers de policiers ont été déployés à Bagdad et sur la route menant à Kerbala. Des centaines de milliers de pèlerins, venant d’Irak et d’ailleurs, sont attendus dans la ville où est enterré l’imam Hussein.
"Le danger est plus grand que les dernières années. Il y avait du terrorisme mais cela n’avait jamais atteint de tels niveaux", a estimé un colonel de police, en faisant allusion à la montée en puissance de l’EI.

• Pourquoi le Nigeria est aussi menacé ?

L’attaque qui a fait 15 morts hier à Potiskum n’a pas encore été revendiquée par la secte terroriste Boko Haram. De rite sunnite, elle considère cependant les chiites comme "non-musulmans" et a déjà perpétré des attaques dans cette région. La bombe visait en tous cas clairement les fidèles réunis pour l’Achoura, dans la capitale de l’État de Yobe.

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