Burkina : la France a joué un rôle dans l’évacuation de Blaise Compaoré

Vieil allié de Blaise Compaoré, Paris a indiqué dans la nuit de lundi à mardi qu’il exigeait un transfert rapide du pouvoir aux civils au Burkina Faso. Une prise de position qui rejoint celles des États-Unis et de l’Union africaine.

François Hollande, le 3 novembre 2014 à Ottawa. © AFP

François Hollande, le 3 novembre 2014 à Ottawa. © AFP

Publié le 4 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

D’abord, il y a eu la lettre du 7 octobre de François Hollande à Blaise Compaoré, publiée par Jeune Afrique le 30 octobre, demandant amicalement et diplomatiquement à ce dernier de ne pas rempiler en 2015. Le message n’a pas vraiment été entendu par l’ex-président burkinabè. La suite, on la connaît. 

Hier soir, la France est sortie de son silence, qui avait prévalu depuis le début de la crise burkinabè.

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En marge d’un déplacement au Canada, le président français, François Hollande, qui avait salué dès vendredi le départ du président Compaoré mais ne s’était pas exprimé sur la prise du pouvoir par l’armée, a réclamé un transfert du pouvoir aux civils "dans les prochaines heures".

"Dès le début de cette crise, la France a joué son rôle et mis en garde" Blaise Compaoré, a rappelé François Hollande, en soulignant lui avoir conseillé par écrit "de ne pas engager (…) la révision de la Constitution" pour se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne.

Après les premières manifestations populaires et la dégradation de la situation la semaine dernière, "j’ai fait une déclaration [vendredi 31 octobre] demandant à Blaise Compaoré de prendre les bonnes décisions, c’est-à-dire de partir. C’est ce qu’il a fait dans les heures qui ont suivi", a renchéri le président français.

Jusqu’à présent, Paris était resté très discret publiquement sur la crise dans son ancienne colonie, contrairement à Washington, autre allié privilégié du Burkina Faso, qui a réclamé dès samedi un retour du pouvoir aux civils. Conformément à sa volonté officielle de privilégier des "solutions africaines", la France souhaitait notamment laisser d’abord s’exprimer l’Union Africaine (UA). Celle-ci a donné lundi deux semaines au Burkina pour un retour à un pouvoir civil.

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Ce n’est qu’après cette déclaration que François Hollande a pris la parole publiquement.

Une aide au départ "sans drame"

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Dans sa déclaration, le président a avoué que la France avait joué un rôle dans l’exfiltration de Blaise Compaoré vers la Côte d’Ivoire. Sans entrer dans les détails, François Hollande a dit : "Cette évacuation, nous ne l’avons pas faite nous-mêmes, mais nous avons fait en sorte qu’elle puisse se faire sans drame ». Avant d’ajouter, sans autre précision : "Il y a eu des attaques, il y a eu des réponses". 

>> Lire aussi : Zida promet une transition constitutionnelle, l’opposition a son plan de sortie de crise

(Avec AFP)

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