Côte d’Ivoire : Femua, la 10e édition sera « Magic »

Le festival ivoirien créé par Salif Traoré, l’un des fondateurs du groupe Magic System, s’appuie sur un budget décuplé, une programmation prestigieuse et des initiatives inédites.

Lors des éditions précédentes, le Femua a dépassé la barre des 150 000 spectateurs. © Femua / DR

Lors des éditions précédentes, le Femua a dépassé la barre des 150 000 spectateurs. © Femua / DR

leo_pajon

Publié le 3 mars 2017 Lecture : 3 minutes.

Le 24 avril 2016, la 9e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA) s’achevait prématurément sur un épisode tragique… Papa Wemba s’éclipsait en plein concert avant de s’effondrer. Cette année, le commissaire général de la manifestation, Salif Traoré, plus connu sous son nom de scène A’Salfo, entend à la fois rendre hommage au « père de la Rumba » et donner un résonance encore plus forte à l’événement en lui faisant dépasser la barre des 150 000 spectateurs atteinte précédemment.

De manière inédite, le Femua qui se déroulera du 25 au 30 avril, sera ainsi précédé par une journée hommage à Papa Wemba, le 24 avril. Une inauguration d’une « place Papa Wemba », une parade de Sapeurs, et surtout un grand concert assuré par le groupe de l’icône, Viva la musica, sont programmés.

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Myriade de stars

Les jours suivants, des plateaux particulièrement prestigieux sont prévus sur les scènes d’Abidjan et d’Adiaké, ville choisie cette année à l’extérieur de la capitale pour la clôture du festival. On retrouvera ainsi en têtes d’affiche : Salif Keïta (Mali), Tiken Jah Fakoly (Côte d’Ivoire), Singuila, Black M (France), Marema (Sénégal), Bisa K Deï (Ghana), Soul Bang’s (Guinée). S’ajoutent les Ivoiriens Monique Seka, Revolution, Nash, DJ Leo, Kiff No Beat, Kruman Group Orchestra.

Lors d’une conférence de presse donnée jeudi 2 mars à l’Unesco, Salif Traoré a également précisé les différents volets qui accompagneront la programmation culturelle. Au niveau scientifique, des activités seront prévues pour accompagner le grand thème retenu pour cette édition, le réchauffement climatique. Au niveau sportif, 10 000 courageux sont attendues pour un grand cross populaire. Surtout, les œuvres caritatives seront boostées cette année. « À l’origine, le festival avait été créé pour contribuer au bien-être des populations les plus démunies du quartier d’Anoumabo, et notamment des enfants, a rappelé le musicien issu d’un milieu très populaire. D’abord nous donnions de petites choses, des ballons, des maillots de foot au enfants. En 2011, nous avons lancé la construction d’une école. Il y en aujourd’hui 4 en tout qui ont été bâties. Cette année, nous allons même plus loin : nous poserons les premières pierres de deux écoles. »

Bricolage budgétaire

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L’ensemble de ces initiatives a un coût. « Nous avons lancé la première édition avec 45 000 euros, nous tournons actuellement autour d’1,5 million d’euros, a estimé le commissaire général de la manifestation. Mais nous ne réunissons jamais concrètement cet argent. Aujourd’hui je n’ai réuni que 10 % environ de cette somme. Ce sont des partenariats, par exemple avec le groupe Accor, Air France ou Air Côte d’Ivoire, qui nous permettent d’assurer la tenue de l’événement. »

C’est grâce à des artistes comme Singuila que nous pouvons exister, dit Salif Traoré

Des artistes acceptent-ils de ne pas être payés pour soutenir la cause de l’organisateur ? « Tout dépend de leur notoriété, de leur facilité à se déplacer, mais certains font des gestes, a précisé Salif Traoré avant de se tourner vers le chanteur Singuila présent à la conférence de presse. Singuila, par exemple, ne m’a pas encore parlé de contrat ou d’avance… c’est grâce à des artistes comme lui que nous pouvons exister. La ligne budgétaire, rien que pour les musiciens, nous amènerait chaque année à dépenser plus de 300 000 euros ! »

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Comme l’a remarqué notre consœur d’Africa 24 Hortense Assaga, il est étonnant qu’après 10 ans d’existence, une telle manifestation ait encore du mal à boucler son budget, du fait du peu de soutien des institutions étatiques. « Ce sont des partenaires fidèles comme MTN [multinationale sud-africaine des Télécoms, NDLR] engagés sur des contrats de trois ans, d’autres qui nous appuient de plus en plus comme la Compagnie ivoirienne d’électricité, qui nous aident à voir venir », a reconnu Salif Traoré. À l’avenir, le Femua pourrait également bénéficier d’un package mis en place par le ministère du Tourisme pour attirer les visiteurs internationaux.

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