Burkina : le lieutenant-colonel Zida désigné par l’armée pour conduire la transition

L’armée burkinabè a désigné samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire le régime de transition après la chute de Blaise Compaoré.

Le lieutenant-colonel Isaac Zida dans le centre de Ouagadougou le 31 octobre 2014. © AFP

Le lieutenant-colonel Isaac Zida dans le centre de Ouagadougou le 31 octobre 2014. © AFP

Publié le 1 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 16h30.

Le flou aura duré quelques heures mais la situation est désormais claire au Burkina : l’armée a désigné samedi 1er novembre le lieutenant-colonel Isaac Zida pour diriger la période de transition.

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"Le lieutenant-colonel Isaac Zida a été retenu à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré" par "la haute hiérarchie, après concertation à l’état-major des armées", a déclaré devant la presse le chef d’état-major adjoint des armées, le général Wenceslas Pingrinoma Zagré.

Rivalité Zida-Traoré

Il lisait un communiqué signé par le général Nabéré Honoré Traoré, chef d’état-major général des armées qui briguait aussi le pouvoir et qui reconnaît donc la nomination de son rival. Les deux hommes avaient déclaré vendredi assumer les responsabilités de chef de l’Etat, provoquant un flou autour de la tête de la transition militaire.

Après la lecture du texte, le général Zagré et le lieutenant-colonel Isaac Zida ont posé pour une séance photo entouré d’une quinzaine des principaux chefs militaires, l’air grave. En revanche le général Traoré, qui a assisté à la réunion, n’était pas visible.

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Le communiqué des militaires est resté flou sur la suite des événements : "La forme et la durée" de "cette période de transition (…) seront déterminées ultérieurement", ont-ils indiqué. Mais elle se fera "de concert avec les composantes de la vie nationale", c’est-à-dire l’opposition politique et la société civile, comme l’avait déjà assuré le lieutenant-colonel Zida dans ses précédentes déclarations. Il devait d’ailleurs rencontrer les chefs de file des partis politiques et de la société civile dans l’après-midi.

"Suspension" de la Constitution

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Bien que cette prise de pouvoir militaire aille à l’encontre de la Constitution burkinabè – selon laquelle c’est le président de l’Assemblée qui doit assurer l’intérim – et que Zida ait déclaré "suspendre" la Constitution la nuit dernière, l’opposition politique n’a pas paru choquée. "Nous n’avons pas à choisir tel ou tel ou à être contre tel ou tel", a estimé samedi son chef de file, Zéphirin Diabré, appelant à une "transition consensuelle" pour "restaurer l’image du pays et organiser le retour à une vie constitutionnelle" normale.

"On est encore dans une période grise. On ne connaît pas bien ces officiers. On ne sait pas encore qui roule pour qui, leurs allégeances", jugeait samedi un observateur de la politique régionale. Les partenaires du Burkina – France, Etats-Unis, Union européenne – ont exprimé leur attachement à une transition conforme à la légalité constitutionnelle.

(Avec AFP)

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