Un rapport du département d’État américain se penche sur le cannabis au Maroc

Le Maroc consolide sa place de premier producteur et exportateur mondial de cannabis, d’après un rapport sur les drogues publié vendredi 3 mars par le département d’État américain, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères.

Un champ de cannabis dans le nord du Maroc, en septembre 2014. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Un champ de cannabis dans le nord du Maroc, en septembre 2014. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Publié le 6 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Entre 2015 et 2016, le Maroc a produit environ 700 tonnes de cannabis. Des volumes records qui confirment la place considérable de la drogue dans l’économie du pays.

« Potentiellement, cela équivaut à environ 23% du PIB marocain, estimé à 100 milliards de dollars, après transformation en haschisch », affirme le département d’État dans son rapport annuel consacré au trafic de drogue et à la lutte contre la criminalité.

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Une vague de poudre blanche

Autre phénomène inquiétant, selon les autorités américaines : le nombre de saisies de cocaïne dans le royaume chérifien. Depuis plusieurs années déjà, les trafiquants sud-américains ont investi le continent africain pour faire remonter la poudre blanche jusqu’en Europe. Des « mules » en provenance d’Afrique de l’Ouest, qui transportent la drogue dans leurs bagages ou leur estomac, sont ainsi régulièrement arrêtées à l’aéroport international de Casablanca.

À la fin de l’année 2016, les forces de police marocaines ont réalisé les deux plus grosses saisies de leur histoire : celle de 250 kg dans un laboratoire de transformation de la cocaïne à Oujda, où deux Péruviens ont été arrêtés ; ainsi que l’impressionnante découverte de 1 230 kg de poudre, pour une valeur marchande estimée à plus de 100 millions d’euros, à bord d’un navire à Dakhla. Face à l’importance du trafic, la première antenne sur le continent africain de l’agence anti-drogue américaine (la DEA) a ouvert à Rabat en février 2017.

La folie du « karkoubi »

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Même si le haschisch tient toujours le haut du pavé, un autre type de drogue semble également avoir les faveurs des Marocains. Il s’agit du « karkoubi », qui regroupe plusieurs psychotropes appartenant à la classe des benzodiazépines. Normalement prescrites pour des troubles psychiatriques, ces drogues sont détournées à des fins récréatives.

Le « karkoubi » revient régulièrement dans les médias, où il est associé à des crimes violents. Sa consommation provoque en effet une levée des inhibitions, surtout lorsqu’elle est associée à d’autres produits comme l’alcool ou le cannabis.  D’après les autorités, elle serait principalement exportée depuis l’Algérie. 

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Preuve de la prégnance de la drogue dans la société marocaine, les geôles du pays comptent 19 000 détenus, soit 25 % de la population carcérale, condamnés pour des affaires de drogue. Les autorités ont décidé de réagir en votant une nouvelle loi qui doit autoriser, entre autres, l’organisation d’opérations sous couverture. Des efforts qui semblent limités, selon le département d’État, par les rivalités existantes entre plusieurs agences étatiques de lutte anti-drogue.

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