Somalie : l’Amisom juge déséquilibré un rapport de HRW
La Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a jugé déséquilibré un rapport de Human Rights Watch qui accuse ses soldats de viols et d’exploitation de femmes et de jeunes filles sur leurs bases de Mogadiscio.
La Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) considère que le rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) accusant les soldats de l’Amisom de viols et d’exploitation de femmes et de jeunes filles sur leurs bases de Mogadiscio est "injuste".
Dans une lettre de sept pages adressée le 19 octobre à HRW et publiée jeudi 30 octobre, l’Amisom dénonce l’utilisation d’un "petit" échantillon pour "peindre un tableau généralisé d’abus et d’exploitation sexuelle".
L’Amisom a regretté que l’organisation n’ait donné la parole qu’aux victimes présumées des viols, et pas à leurs auteurs présumés, dénonçant un rapport déséquilibré. Elle a également relevé "le sacrifice, la discipline, le courage et la détermination du personnel en uniforme de l’Amisom" dans leur "soutien au gouvernement et à la population somalienne".
"Le titre du rapport, qui tend à assimiler le personnel en uniforme de l’Amisom à des violeurs et des personnes qui violent les droits de l’Homme donne une image inacceptable de l’Amisom", qui, "sans aucun doute, sapera les efforts [réalisés] pour gagner la confiance et le respect de la population somalienne", poursuit-elle.
"Distorsions, inexactitudes et opinions biaisées" selon l’UA
L’Amisom, qui souligne l’importance qu’elle accorde au respect des droits de l’Homme dans l’exercice de sa mission, s’inquiète des effets d’un tel rapport sur les "efforts en cours pour libérer la Somalie", avant d’appeler HRW à embaucher des chercheurs "plus professionnels" afin de réaliser un travail "plus juste et équilibré".
> > Lire aussi : Somalie : Ban Ki-moon en visite à Mogadiscio, ravagée par le terrorisme
Dans son rapport de 71 pages, qui repose sur le témoignage de 21 Somaliennes, HRW accusait les soldats de l’UA d’utiliser "une variété de tactiques, dont l’aide humanitaire, pour contraindre des femmes et des filles vulnérables à des activités sexuelles", d’avoir aussi "violé et agressé sexuellement des femmes venues chercher une aide médicale ou de l’eau sur les bases de l’Amisom".
En septembre, l’UA avait assuré que ces allégations feraient l’objet d’une "enquête approfondie" et que des "mesures appropriées seraient prises si elles s’avéraient exactes (…) conformément à la politique de tolérance zéro de l’UA en la matière". Mais elle avait déjà dénoncé des "distorsions, inexactitudes et opinions biaisées" et reproché à HRW de se servir d’un "petit nombre de cas pour arriver à une conclusion générale".
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?