Soudan du Sud : l’ONU va demander une enquête sur un possible nettoyage ethnique

La Commission de l’ONU sur les droits de l’homme au Soudan du Sud a réclamé lundi une enquête internationale indépendante sur les crimes commis dans ce pays ravagé par la guerre civile, réitérant sa mise en garde contre un probable nettoyage ethnique.

Une femme se tient au grillage d’un camp de réfugiés de l’ONU. © Justin Lynch/AP/SIPA

Une femme se tient au grillage d’un camp de réfugiés de l’ONU. © Justin Lynch/AP/SIPA

Publié le 7 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Dans un rapport, la commission formée de trois experts a dénoncé « une hausse massive de graves violations des droits de l’homme et de sévices » au Soudan du Sud au cours des derniers mois.

Selon elle, les actions du gouvernement comme d’autres parties au conflit « suggèrent que des populations civiles sont délibérément visées sur la base de leur identité ethnique par le recours aux meurtres, enlèvements (…) viols et incendies de villages ».

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« La viabilité du Soudan du Sud sera compromise, si ce n’est pas déjà le cas »

Dans le document qui doit être présenté au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève la semaine prochaine, les experts appellent l’institution onusienne à ordonner « une enquête impartiale, indépendante et internationale sur les crimes les plus graves, dont les violences sexuelles liées au conflit ».

Ces mêmes experts demandent également à l’Union africaine de contribuer à la création rapide d’un tribunal pour le Soudan du Sud, prévu dans un accord de paix de 2015, et que cette cour soit opérationnelle dans six à neuf mois.

« Si on ne combat par l’impunité et si les auteurs de graves violations des droits de l’homme ne sont pas amenés à rendre des comptes, la viabilité du Soudan du Sud en tant que nouvel État sera compromise, si ce n’est pas déjà le cas », avertit le rapport.

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L’ONU pointe la responsabilité des forces gouvernementales

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile provoquée par la rivalité entre le président Salva Kiir et l’ancien vice-président Riek Machar qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.

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Un accord de paix a été signé en août 2015 mais les affrontements qui opposaient initialement les Dinka, l’ethnie du président Kiir aux Nuer, celle de son rival, ont repris à Juba en juillet dernier et se sont étendus à d’autres régions.

Les experts onusiens ont souligné l’existence d’une multitude de rapports des Nations unies, de l’Union africaine et d’autres organisations sur des « allégations crédibles de violations des droits de l’homme et abus largement répandus » au Soudan du Sud, qui peuvent « équivaloir à des crimes de guerre ».

Viols collectifs particulièrement brutaux

Les experts en imputent la plus grande responsabilité aux forces gouvernementales mais ils ajoutent que les opposants et leurs milices ont aussi commis des atrocités.

Ils soulignent en particulier « le nombre extrêmement important de cas de violence sexuelle liée au conflit », dont des viols collectifs particulièrement brutaux. « L’impunité pour des violences sexuelles liées au conflit s’est installée et est une conséquence directe de l’échec du gouvernement à agir contre leurs auteurs ».

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