Tortures au Zimbabwe : la police sud-africaine appelée à ouvrir des nouvelles enquêtes
À la suite d’une requête d’association des droits humains, la Cour constitutionnelle sud-africaine a ordonné jeudi pour la troisième fois à la police nationale d’ouvrir une enquête sur des cas de tortures d’opposants au Zimbabwe en 2007.
![Un policier sud-africain à Umlazi, le 18 juin 2010. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/10/30/030102014131020000000afrique.jpg)
Un policier sud-africain à Umlazi, le 18 juin 2010. © AFP
Pour la Cour constitutionnelle sud-africaine, Pretoria a "le devoir d’enquêter sur les crimes contre l’humanité présumés commis au Zimbabwe en vertu de la Constitution, des obligations légales internationales de l’Afrique du Sud et de la loi portant adhésion à la Cour pénale internationale (CPI)". Dans son arrêt rendu à l’unanimité le 30 octobre, elle ordonne la police nationale d’ouvrir pour la troisième fois une enquête sur ce dossier.
La décision de la justice sud-africaine intervient à la suite de la demande du Centre des litiges d’Afrique australe (SALC) et au Forum des exilés du Zimbabwe (ZEL). Ces deux associations se battent depuis mars 2008 au nom de 17 victimes devant les tribunaux pour l’ouverture d’une enquête sur des responsables zimbabwéens accusés de torture, afin qu’ils soient arrêtés et poursuivis s’ils pénétraient en Afrique du Sud.
Ces responsables sont accusés d’avoir torturé en 2007 des dizaines de militants de l’opposition après un raid au siège du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), principale formation opposée au président Robert Mugabe.
>> Lire aussi : Robert Mugabe fête ses 90 ans, le peuple trinque
"Respect du principe de non-ingérence"
La Cour souligne que les autorités zimbabwéennes ne semblent ni vouloir ni pouvoir enquêter elles-mêmes, alors que la police sud-africaine pourrait le faire en raison de la proximité géographique et de la probabilité que la partie accusée "soit présente en Afrique du Sud à un certain moment".
"L’enquête serait conduite exclusivement sur le sol sud-africain dans le respect du principe de non-ingérence", ont estimé les juges constitutionnels, qui ont confirmé la décision du tribunal de Pretoria en mai 2012, validée en appel fin 2013.
En revanche, le parquet sud-africain a toujours refusé d’enquêter sur ces accusations de torture, expliquant ne pas vouloir nuire aux efforts diplomatiques de l’Afrique du Sud pour faire cesser la violence politique au Zimbabwe.
(Avec AFP)
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