Afrique centrale : au tour du Cameroun de préparer le retour du FMI

Une mission a achevé le 7 mars ses premiers échanges avec les autorités de Yaoundé, en vue de la conclusion d’un programme triennal dans les prochaines semaines.

Reportage au cameroun Rues de la ville de Yaoundé. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

Reportage au cameroun Rues de la ville de Yaoundé. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

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Publié le 8 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Après le Gabon qui négocie une Facilité élargie de crédit (FEC) avec le FMI, il faudra également patienter pour connaître le programme qu’adoptera le Cameroun dans la panoplie des instruments d’intervention de l’institution de Bretton Woods.

Au terme d’une série d’entretiens avec les autorités de Yaoundé qui s’est achevée le 7 mars, la mission venue de Washington indique simplement que les discussions se poursuivent en vue de déboucher sur un programme triennal qui s’étalerait jusqu’en 2019. Mais pas un mot de sa forme ni de son montant.

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« Les perspectives économiques à moyen terme restent positives car le Cameroun jouit d’une économie relativement diversifiée, et de grands projets d’infrastructures sont mis en exploitation, dont le barrage hydroélectrique de Lom Pangar, le port en eau profonde de Kribi et la centrale thermique à gaz de Kribi », se félicite Corinne Delechat qui conduisait la mission du FMI.

Un triple choc lourd de conséquences pour le Cameroun

La croissance se situerait à 5,3% en 2016 et atteindrait 6,1% cette année, selon les autorités camerounaises. Le FMI avance respectivement des estimations de croissance de 4,8 et 4,2%. L’équipe venue de Washington constate toutefois que le triple choc, à la fois économique — baisse des cours des matières premières, dont le pétrole —, sécuritaire – la menace des intégristes nigérians de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord – et humanitaire du fait de la présence de réfugiés nigérians et centrafricains à l’est du pays, a impacté la situation budgétaire et extérieure du pays.

Les déficits jumeaux (budgétaire et commercial) se situeraient respectivement à -5,1% et -2,6% du PIB pour l’année écoulée. Lors du sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui s’était tenu le 23 décembre à Yaoundé et avait entériné la conclusion des négociations bilatérales avec le FMI, les chefs d’État du Cameroun, du Gabon, du Congo, du Tchad, de la République centrafricaine et de la Guinée Equatoriale s’étaient engagés à ramener le solde budgétaire en dessous de 3% avant 2021.

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Le rythme d’endettement camerounais constitue également un facteur d’inquiétude des économistes. Yaoundé est donc invitée à réduire la voilure, en particulier sur les emprunts non concessionnels. Tout comme elle est encouragée à poursuivre l’élargissement de l’assiette fiscale non pétrolière pour constituer à accroître ses ressources.

Élargissement de la base fiscale

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Ce que la loi de finances 2017 prévoit d’ores et déjà. Dans le plan anticrise pour la période 2017-2019 que le ministère de l’Économie a présenté au FMI le 20 février à Yaoundé, figurent plusieurs mesures d’élargissement de l’assiette fiscale au titre de l’exercice 2017 : création d’une taxe de séjour dans les hôtels, rétablissement de la taxe spéciale sur les produits pétroliers (110 F CFA sur le litre de super et 65 F CFA pour le litre de gasoil) et élargissement du champ d’application de la taxe sur les jeux de hasard.

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