France : selon une ONG, 70% des migrantes sont victimes de violences
Près des ¾ des femmes migrantes présentes dans les camps du nord de la France ont subi des violences, notamment sexuelles, sur place ou pendant leur parcours, estime l’ONG Gynécologie sans frontières, qui appelle d’urgence à l’ouverture de centres d’accueil.
« Les violences sont omniprésentes dans tous les camps de réfugiés du monde » et « les plus vulnérables aux risques de violences sexuelles sont les femmes et les enfants », affirmait mercredi 8 mars l’association Gynécologie sans frontières (GSF) dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
Elle intervient depuis novembre 2015 dans les camps de migrants du nord de la France.
Prostitution, viols, violences conjugales
« Selon nos observations sur le terrain, 70% environ des femmes ont été victimes de violences », explique Richard Matis, le vice-président de GSF, à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme.
« Prostitution imposée, viols, violences conjugales font partie du voyage » pour ces victimes, dont « nombre d’entre elles sont obligées de vendre leur corps pour payer les passeurs », ajoute l’association dans son communiqué.
Chaque démantèlement de camp accroît leur isolement et leur vulnérabilité ; ils entraînent aussi « une recrudescence de violences sexuelles et de demandes d’IVG », ajoute l’association, quatre mois après le démantèlement de la Jungle de Calais, où s’entassaient plusieurs milliers de migrants.
Stress post-traumatique et grossesses non désirées
Or, si ces femmes présentent de « lourdes souffrances psychologiques et physiques » avec de « multiples complications » liées aux « stress post-traumatique, douleurs physiques et morales, grossesses non désirées, avortements, infections… », déposer plainte reste pour elles « un véritable parcours du combattant » selon l’ONG.
Aussi GSF appelle-t-elle à ce que « soient ouverts en urgence des centres d’hébergement pour les femmes et les enfants ». Le centre Jules Ferry à Calais notamment, qui avait fermé dans le sillage du démantèlement de la Jungle en octobre 2016, « doit être rouvert », estime l’association. Il pourrait héberger 400 femmes et enfants.
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