Sierra Leone : des actes d’indiscipline compliquent la lutte contre Ebola

Deux semaines après sa nomination, Palo Conteh, chef du Centre national de lutte contre Ebola (NERC) en Sierra Leone, a dénoncé mercredi la persistance de pratiques à risques et d’actes d’indiscipline qui sapent l’efficacité de la mobilisation contre l’épidémie.

Des volontaires ramassent les corps de victimes d’Ebola à Freetown, le 8 octobre 2014. © AFP

Des volontaires ramassent les corps de victimes d’Ebola à Freetown, le 8 octobre 2014. © AFP

Publié le 30 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

"Il ne faut pas attaquer les ambulances ni les équipes d’enterrement, ni dresser des barrages parce que nos proches ne sont pas emmenés assez vite", a recommandé, mercredi 29 octobre, Palo Conteh, lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination. Le nouveau chef du Centre national de lutte contre Ebola (NERC) en Sierra Leone, s’est ainsi insurgé contre une série d’incidents rapportés par les médias nationaux.

Il y a quelques jours, une ambulance transportant des malades d’Ebola est tombée dans un fossé après avoir été prise en chasse et bombardée de pierres par des jeunes niant leur contamination, près de Port Loko, au nord-est de la capitale Freetown, selon des témoins.

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La semaine dernière, une émeute avait fait deux morts dans la ville minière de Koidu (Est) après qu’un groupe de jeunes s’était opposé à un prélèvement sanguin sur la mère d’un de leurs chefs, âgée de 90 ans. Considérée comme un cas suspect d’Ebola, la vieille femme était finalement décédée d’hypertension.

"Nous sommes en état d’urgence"

"Nous devons tous nous rendre compte que nous sommes en état d’urgence. Grâce à la cellule de commandement nouvellement établie, nous pouvons ramasser tous les corps pour des funérailles sécurisées et dignes dans les 24 heures, pour la première fois dans la zone ouest" comprenant la capitale, a souligné Palo Conteh, jusqu’alors ministre de la Défense.

"Les gens lavent encore les corps et les enterrent de nuit", a-t-il souligné alors que les cadavres de victimes d’Ebola sont particulièrement contagieux. "Si nous ne changeons pas d’attitude, nous perdons notre temps à essayer de vaincre Ebola".

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Après le Liberia, la Sierra Leone est le pays le plus touché par l’épidémie en Afrique de l’Ouest, partie de Guinée en décembre 2013 et qui a fait plus de 4.920 morts sur quelque 13 700 cas, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) donné mercredi par un responsable et arrêté au 27 octobre.

Alors qu’au Liberia le nombre de nouveaux cas semble diminuer, c’est en Sierra Leone que le virus a progressé le plus rapidement en octobre, avec plus d’un quart des 5 235 cas enregistrés au cours des 21 derniers jours, pour 1 500 morts, selon l’OMS.

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"Pour le moment, nous ne sommes en mesure d’effectuer que 250 tests par jour à travers le pays, mais avec la mise en service d’autres laboratoires bientôt, ce nombre montera à environ un millier", a aussi indiqué le directeur du NERC, auquel le président Ernest Bai Koroma a accordé les "pleins pouvoirs" contre Ebola.

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(Avec AFP)

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