Bénin : l’opposition défile à Cotonou pour réclamer la tenue des élections municipales

Plusieurs milliers de Béninois ont manifesté mercredi à Cotonou, à l’appel de la Plateforme des forces démocratiques (opposition), pour exiger du gouvernement l’organisation des élections municipales et locales qui sont reportées depuis 2013, faute d’une liste électorale fiable.

Des manifestants à Cotonou. © AFP

Des manifestants à Cotonou. © AFP

Fiacre Vidjingninou

Publié le 29 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Pascal Todjinou, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), qui fait partie de signataires de la motion de protestation, ne mâche pas ses mots en ce jour de manifestation. "C’est une obligation pour Yayi et son gouvernement de mettre les moyens pour l’organisation des différents scrutins. Aujourd’hui nous parlons des élections locales, mais si rien n’est fait c’est l’élection présidentielle qui sera reportée faute de liste. Nous marchons pour revendiquer notre droit aux élections."

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De la place de l’Étoile rouge à la Place Lénine à Akpakpa (Cotonou), quelques milliers de manifestants défilent, brandissant des pancartes hostiles au président Boni Yayi, sur lesquelles on pouvait lire "Non à un troisième mandat" ou encore "Une démocratie sans élections est une dictature".

Cette marche dite citoyenne a été organisée par les différentes forces politiques opposantes à Boni Yayi (L’Union fait la nation, l’alliance ABT, AC, le Réso Atao, Restaurer l’espoir) et plusieurs organisations de la société civile.

La Lépi pointée du doigt

Mise en place en 2011, la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) a été longtemps critiquée par l’opposition qui accusait le pouvoir d’avoir façonné le fichier en "omettant expressément" plus d’un million d’électeurs, notamment dans les zones défavorables à Boni Yayi. La population totale du pays est de plus de 9 millions d’habitants. Aujourd’hui encore, ce sont les difficultés de mise à jour de cette liste qui empêchent la tenue des élections locales.

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Le Comité d’orientation et de supervision (COS) de la  Lépi, dirigé par le député Sacca Lafia (majorité présidentielle), a menacé, mardi 28 octobre au cours d’un point de presse, de "tout arrêter" si le gouvernement ne libère le budget nécessaire à la correction de la liste.

Ces complications se doublent d’une incertitude quant à la volonté de Boni Yayi de vouloir rester au-delà du terme de son deuxième et dernier mandat. Les autorités ne cessent de démentir ces intentions prêtées par l’opposition au président. "Boni Yayi ne cesse pas de le répéter. Il est fatigué du pouvoir et n’attend qu’avril 2016 pour le remettre à celui sur qui le choix du peuple se serait porté. Une chose est de vouloir faire les élections et une chose est de se donner les moyens sans gaspillage pour les organiser. Je ne comprends pas toutes ces agitations", explique le ministre de l’Intérieur, Simplice Codjo.

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