Zambie : Guy Scott, un président blanc en Afrique subsaharienne

Après la mort du président zambien Michael Sata, mercredi, c’est son vice-président Guy Scott qui a annoncé assurer l’intérim. Fils de Britanniques venus s’installer dans ce qui était encore la Rhodésie du Nord, il devient le premier Blanc à accéder démocratiquement à une présidence en Afrique subsaharienne.

Guy Scott, en 2011. © AFP

Guy Scott, en 2011. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 29 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

L’image a quelque chose de surannée. Dans cette Afrique australe qui a eu tant de peine à se débarrasser de ses gouvernants issus de la colonisation, un Blanc, qui plus est descendant de colons britanniques, va accéder à la présidence de la Zambie.

Guy Scott, qui était jusque-là le vice-président de Michael Sata, décédé à Londres le 28 octobre à l’âge 77 ans, va lui succéder. Membre de longue date du Front patriotique (le parti au pouvoir), cet homme de 70 ans, ancien ministre de l’Agriculture, avait mené campagne aux côtés de Sata en 2011. Élu député pour la première fois en 1991, il parle le Bemba (la langue de l’ethnie majoritaire).

la suite après cette publicité

>> Lire aussi : Michael Sata, le président zambien, est décédé à Londres

Bien que prévu par la Constitution, ce scénario aura toutefois mis une dizaine d’heure à se confirmer. Ce n’est qu’au terme d’une réunion des ministres, le matin du 29 octobre, que son accession à ces fonctions a été confirmée. D’abord parce que Michael Sata avait nommé un autre homme, Edgar Lungu, le ministre de la Défense, pour assurer l’intérim alors qu’il était malade. C’est d’ailleurs ce dernier qui avait présidé aux cérémonies du cinquantième anniversaire de l’indépendance du 24 octobre.

Surtout, la Constitution zambienne prévoit, en son article 34, que les candidats à une élection présidentielle doivent avoir pour parents deux "Zambiens de naissance ou de descendance". Ce n’était pas le cas des parents de Scott (ils étaient anglais et écossais). Mais cette disposition ne s’applique qu’aux candidats à l’élection présidentielle, ce qui n’est pas son cas. "Tout le monde commence à m’appeler ‘excellence’, et je commence à m’y habituer, a-t-il déclaré dans une interview au Daily Telegraph. Il y a plein de mecs qui me suivent sur des motos. C’est très étrange", a ajouté cet homme connu pour son franc-parler. En août, c’est déjà lui qui avait été reçu à la Maison Blanche à l’occasion du Sommet Afrique – États-Unis.

Mais Scott ne sera que président par intérim. La Constitution prévoit en effet l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle dans un délai de trois mois. "Je ne concourrai pas à l’élection présidentielle, parce que Constitutionnellement, je n’en ai pas le droit", a-t-il précisé.

la suite après cette publicité

___________

Pierre Boisselet

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires