Football – Faouzi Lakjaâ : « Je ne suis pas à la recherche d’un poste »

Le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) brigue un siège au sein du bureau exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) dont les élections se tiennent à Addis-Abeba le 16 mars prochain. Interview.

Le président de la Fédération royale marocaine de football, Faouzi Lekjaâ. © Capture YouTube/Fédération Royale Marocaine de Football

Le président de la Fédération royale marocaine de football, Faouzi Lekjaâ. © Capture YouTube/Fédération Royale Marocaine de Football

fahhd iraqi

Publié le 9 mars 2017 Lecture : 4 minutes.

À une semaine des élections de la Confédération africaine de football (CAF), le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Faouzi Lakjaâ, prêche le retour du Maroc dans l’organisation africaine après quinze ans d’absence. Pour lui, c’est un pas nécessaire pour accompagner le dynamisme royal sur le continent. Il ne dit pas, cependant, si le Maroc va soutenir ou non le président sortant, Issa Hayatou, et évite soigneusement de parler de son concurrent algérien, Mohamed Raouraoua.

Jeune Afrique : Comment se présentent les élections de la CAF du 16 mars ?

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Faouzi Lakjaâ : Tout se déroule normalement. C’est une échéance très importante. Car au-delà de l’enjeu électoral, c’est l’occasion de dresser un bilan des réalisations du football africain et d’identifier les différentes fragilités qui persistent.

Quel bilan faites-vous justement du travail de la Confédération ?

La CAF est aujourd’hui au même niveau que toutes les confédérations internationales sur le plan de l’organisation des compétitions. Sur le plan institutionnel, la Confédération a également évolué à travers la mise en place des différentes commissions. Mais là où il faut faire plus d’efforts, c’est au niveau du développement du football. Il reste beaucoup de chemin à faire et il y a une grande marge de progression sur ce plan. Aujourd’hui, il faut centraliser la réflexion autour d’une approche managériale et d’un renouvellement de méthode, de manière à améliorer les conditions de la pratique footballistique en Afrique.

La CAF n’est pas en mesure aujourd’hui d’opérer des changements dans la rupture

En tant que représentant du Maroc, allez-vous soutenir comme d’habitude la candidature de Issa Hayatou pour un nouveau mandat à la tête de la CAF ?

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Il est vrai que Issa Hayatou a été élu par le Maroc à deux reprises, en 1988 et en 2012. Mais ce n’est pas pour autant que nous lui accordons un chèque en blanc. Il y aura avant les élections deux journées consacrées à la présentation des programmes. Cela va nous permettre de disposer de plus d’éléments sur le programme du président sortant, mais aussi sur celui de son concurrent (Ahmad Ahmed, président de la fédération malgache). C’est suite à cela que je prendrai ma décision. Cela dit, je reste persuadé que la CAF n’est pas en mesure aujourd’hui d’opérer des changements dans la rupture, mais plutôt de mener des réformes dans la continuité.

Ne devriez-vous pas choisir définitivement votre camp afin d’améliorer vos chances d’être élu au comité exécutif en tant que représentant de la zone Afrique du nord ?

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Je ne suis pas dans une logique d’échange mutuel de voix. Nous ne pouvons pas construire des alliances de la sorte. Nous essayons plutôt de les construire sur la base d’une vision, d’une approche et d’un programme. Dans ce sens, la vision marocaine du développement du football est érigée en modèle par la FIFA qui veut la vulgariser à travers le monde francophone. Ce travail, nous le partageons depuis plusieurs mois avec les fédérations africaines. Nous avons signé jusque-là 35 accords de partenariat et nous atteindrons bientôt 40 pays africains partenaires s’inspirant de notre programme sous ses différents aspects : conception, financement, gouvernance…

Aujourd’hui, il n’est plus acceptable de rester à l’écart et de laisser d’autres nous représenter éternellement

Pensez-vous avoir des chances de battre votre concurrent algérien, Mohamed Raouraoua, comme représentant de la zone Afrique du Nord ?

Je ne suis pas à la recherche d’un poste, mais plutôt d’un espace institutionnel pour concrétiser et mettre en œuvre un programme qui bénéficie de l’adhésion de nombreuses fédérations africaines. Si j’avais pu conquérir cet espace institutionnel autrement, je ne serais pas allé aux élections. Par ailleurs, le Maroc est totalement absent depuis quinze ans de toutes les instances de la FIFA. Aujourd’hui, il n’est plus acceptable de rester à l’écart et de laisser d’autres nous représenter éternellement. Surtout que le dynamisme marocain en Afrique, sous la vision du roi Mohammed VI, touche désormais tous les domaines : économique, politique, sécuritaire, religieux… Pourquoi pas le sport aussi ?

La question est de savoir si vous allez pouvoir gagner…

Quand on est convaincu d’un projet, je pense que quels que soit les résultats, le Maroc ne peut être que gagnant. Si je ne gagne pas les élections le 16 mars, je suis certain de laisser au moins un actif à consolider par mes successeurs.

Vous avez été victime d’un cambriolage et on vous aurait dérobé 1,2 million de dirhams. Que faisiez-vous avec tout ce liquide chez vous ?

Il y a eu effectivement un cambriolage. Mais le montant dont vous parlez, que j’ai lu aussi dans la presse, est une estimation faite par les journalistes des bijoux qui ont été volés. Je ne sais pas comment ils ont fait cette estimation, à moins qu’ils aient eux-mêmes participé à ce qui s’est passé. Je suis, moi-même, incapable d’évaluer ce qui a été dérobé, mais il ne s’agit pas du tout d’argent en liquide.

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