Tunisie : reprise des auditions publiques pour les victimes de la dictature
Les auditions publiques de l’Instance vérité et dignité (IVD) reprennent ce mois-ci avec trois séances consacrées aux atteintes aux droits des femmes et aux cyberlibertés, ainsi qu’aux injustices commises au moment de l’obtention de l’indépendance.
Ces prochaines séances, qui se tiendront au complexe de la caisse de prévoyance et de retraite des avocats les 10, 11 et 24 mars, seront retransmises en direct sur plusieurs médias à partir de 20h30.
La parole aux femmes
La première (10 mars) reviendra sur les violations commises à l’encontre des droits des femmes deux jours après la journée internationale des droits de la femme, a fait savoir un communiqué de l’IVD. Seront ensuite abordées les atteintes aux libertés sur Internet (11 mars), et les atteintes subies pendant l’indépendance (24 mars) via différents témoignages.
« Nous ne voulions pas laisser des générations de victimes dans l’oubli, et nous avons opté pour les cas les plus lourds de personnes subissant encore aujourd’hui des séquelles physiques et morales », avait expliqué la présidente de l’IVD Sihem Ben Sedrine concernant le choix des intervenants.
« La vérité participe au renforcement de l’unité nationale », a-t-elle également rappelé lors d’une des séances, avant de laisser la parole aux victimes.
« Un choix courageux »
Six séances d’auditions publiques ont déjà eu lieu depuis novembre, certaines d’entre elles coïncidant avec des dates symboliques comme le 14 janvier (fuite de Ben Ali en 2011) et le 26 janvier (événements du « jeudi noir » de 1978).
Le lieu des toutes premières audiences publiques n’avait pas non plus été choisi au hasard : il s’agissait du club Elyssa, à Sidi Bou Saïd, ouvert par l’ex-première dame Leïla Ben Ali qui y organisait souvent des réceptions privées clinquantes.
S’exprimant le 17 février au sujet de ces séances, étapes historiques et essentielles à la transition démocratique, le candidat du PS aux législatives 2017 pour la 9e circonscription des Français de l’étranger, Didier Le Bret, a salué ce « choix extrêmement courageux qu’a fait la Tunisie [qui] peut toujours avoir des conséquences : ça peut diviser la société, la fracturer, mais ça peut aussi la ressouder de manière très puissante. »
Depuis sa création, l’IVD a fait l’objet de plusieurs polémiques et sa présidente, Sihem Ben Sedrine, est très controversée, notamment à cause de soupçons de corruption. Depuis le 15 juin 2016, date limite de dépôt, l’Instance a deux ans pour traiter l’ensemble des dossiers retenus.
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