Algérie : HRW demande l’abandon des poursuites pour blasphème contre le jeune romancier Anouar Rahmani
Le jeune romancier Anouar Rahmani risque de trois à cinq ans de prison. L’ONG internationale appelle le gouvernement algérien à respecter la liberté d’expression et à abroger la loi sur le blasphème.
Dans un communiqué daté du mercredi 8 mars, l’ONG internationale, Human rights watch (HRW) a appelé le gouvernement algérien à abandonner les poursuites judiciaires à l’encontre d’Anouar Rahmani, poursuivi pour « insulte à l’Islam ».
Un SDF appelé « Dieu »
Le 28 février 2017, l’auteur en herbe et étudiant en droit de 25 ans a été convoqué par les autorités de Tipaza, à 70 kilomètres d’Alger, pour une enquête sur le roman « La ville des ombres blanches », publié sur internet en août 2016.
Dans un des passages de son roman, Anouar Rahmani met en scène un enfant en conversation avec un homme sans domicile fixe appelé « Dieu » et qui affirme avoir « créé le ciel à partir d’un chewing gum ». Dans un autre passage, l’auteur décrit une relation homosexuelle entre un combattant algérien et un colon français pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie.
Interrogatoires corsés
Au poste de police, le jeune écrivain a été interrogé pendant dix heures sur ses croyances religieuses et ses appartenances politiques, où il a eu affaire à des questions comme « Est-ce que vous priez ?», « Pourquoi avez-vous insulté Dieu ?», « Pourquoi avez-vous écrit un tel roman ? », rapporte HRW dans son communiqué.
Selon les autorités algériennes, Anouar Rahmani a employé des termes sexuels contraires aux bonnes mœurs. Il devrait être jugé selon l’article 144 bis du code pénal algérien, qui prévoit une peine de prison de trois à cinq ans et une amende de 457 à 914 dollars pour « offense du prophète » et « dénigrement du dogme ou des préceptes de l’Islam ».
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