Côte d’Ivoire – Filière cacao : l’homme d’affaires Ali Darwiche toujours aux arrêts à Abidjan

La veille de la date de dépôt de la plainte du Conseil café-cacao (CCC), le 23 janvier, des producteurs de cacao manifestaient dans le département d’Akoupé contre une ardoise de quelque 855 millions de F CFA (1,3 million d’euros) due par Ali Darwiche à plusieurs d’entre eux. Depuis, le périmètre de la dette qui lui est reprochée et les raisons de son maintien en détention ne laissent pas d’interroger.

Unité de transformation du Cacao dans l’usine de Choco Ivoire à San Pedro, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, en mars 2016. © Jacques Torregano pour JA

Unité de transformation du Cacao dans l’usine de Choco Ivoire à San Pedro, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, en mars 2016. © Jacques Torregano pour JA

Publié le 10 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

La plainte déposée par le Conseil café-cacao continue à peser lourdement sur l’homme d’affaires ivoiro-libanais Ali Darwiche, soupçonné d’arriérés de paiement vis-à-vis de producteurs de fèves de cacao, et ce dans un contexte de crispation aiguë de la filière.

Selon les informations de Jeune Afrique, la magistrate Adèle Kouassi N’dry, en charge de l’instruction du dossier au tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau, a convoqué jeudi 9 mars les protagonistes dans cette affaire pour de nouvelles auditions. Le conseil d’Ali Darwiche a introduit une nouvelle demande de remise en liberté après celle refusée le 7 mars par la justice.

Le CCC n’apporte aucune preuve

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«  Le CCC maintient que Ali Darwiche est encore redevable à 518 producteurs mais sans apporter de preuves. Au début, le CCC parlait de 1 143 paysans, ensuite le chiffre est passé à 568, puis 538 et maintenant 518. On s’y perd », explique une source proche du dossier. Contactée par Jeune Afrique, la direction du CCC a expliqué que maître Souleymane Traoré, le conseil juridique du CCC, n’était pas disponible pour commenter.

Dans la filière café-cacao, on continue de s’interroger sur les vraies motivations de la procédure judiciaire enclenchée contre Ali Darwiche, qui totalise pourtant plusieurs décennies d’activité dans le secteur. En attendant, le patron de la société Ivoire Négoce d’Akouaba (INA), basée dans la ville d’Akoupé (Sud), est maintenu en détention à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA).

Contexte tendu

La veille de la date de dépôt de la plainte du CCC, le 23 janvier, des producteurs de cacao manifestaient dans le département d’Akoupé contre une ardoise de quelque 855 millions de F CFA (1,3 millions d’euros) due par Ali Darwiche à plusieurs producteurs. Cependant, plusieurs témoins entendus par le Parquet après la plainte du CCC, selon les compte-rendus qui ont été également consultés par Jeune Afrique, indiquent que ces arriérés ont été ensuite réglés dans leur intégralité et que les manifestations n’avaient pas pour seule cause le retard de paiement du patron d’INA.

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Un tableau récapitulatif des paiements  d’Ali Darwiche, établi par le parquet, montre en effet le règlement de 761 614 kilos de fèves de cacao à 45 producteurs, pour la somme de 837 millions de F CFA.

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Cette affaire intervient dans un contexte tendu. Depuis novembre 2016, nombre de producteurs n’arrivent plus à écouler leurs récoltes, quand celles-ci ne restent pas à quai dans les ports du pays, en raison principalement de la chute de 30% du cours mondial du cacao.

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