Mali : les groupes armés se retirent des check-points du nord de Tombouctou

Les groupes armés de la CMA et de la Plate-forme ont accepté de se retirer vendredi des check-points qu’ils occupaient depuis le 5 mars à Tombouctou. Mais leurs revendications n’ont pas été satisfaites et les tensions subsistent dans la « Ville aux 333 saints ».

Des soldats maliens patrouillent à Tombouctou, le 1er février 2013. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des soldats maliens patrouillent à Tombouctou, le 1er février 2013. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 10 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Ce vendredi 10 mars au matin, les combattants des groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), dirigés par Dina Ould Daya, et ceux de la Plate-forme sous le commandement de l’ancien de maire de la commune de Salam, Taher Ould Alhadj, ont cédé à l’armée malienne les check-points qu’ils occupaient. La décision a été prise la veille, après une rencontre avec l’antenne régionale de la Minusma et des officiers français de l’opération Barkhane, au bureau du gouverneur de la région de Taoudénit.

« Les officiers de la Minusma et de Barkhane ont demandé aux leaders des combattants contestataires de se retirer des check-points occupés en violation de l’accord d’Alger. Ils leur ont notifié aussi qu’ils seraient tenus pour responsable si Aqmi attaquait la ville ou procédait à de nouveaux enlèvements », nous confie une source sécuritaire à Tombouctou. Qui ajoute : « Les chefs des groupes armés ont accepté de quitter les check-points mais ils veulent en contrepartie, que leurs doléances soient prises en compte. Leurs interlocuteurs leur ont rassuré que leur message serait transmis au plus haut niveau, mais aucun engagement n’a été pris ».

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Le 6 mars dernier, ces groupes armés membres de la Plate-forme et de la CMA avaient attaqué les deux check-points nord de la ville de Tombouctou, en chassant les militaires maliens avant d’occuper les lieux, et menaçant même d’attaquer la ville. Ils entendaient ainsi protester contre l’installation du président intérimaire de la région de Taoudénit, Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, originaire du village de Araouane, situé au centre de la région, et membre de la société civile, qui avait participé aux processus de négociation de l’accord de paix d’Alger.

Liste préliminaire de candidats

« Durant la réunion, chez le gouverneur de Taoudénit, les officiers de la Minusma et de Barkhane ont rappelé à leurs interlocuteurs que le choix du président du conseil régional revenait au gouvernement malien, avant de leur conseiller que s’ils voulaient un autre président il devaient choisir parmi la liste préliminaire de candidats établie par le gouvernement », nous confie un leader de la communauté arabe de Taoudénit qui a participé à la rencontre.

La situation à Tombouctou est donc encore loin d’être résolue

« Or sur cette liste, poursuit-il, il ne reste que deux personnes : Sidi Mohamed Ould Yahya, et Ali Ajakani. Problème : le premier ne sait ni lire ni écrire (que ce soit en français ou en arabe), et n’a aucune expérience administrative ; quant au second, il est de la même tribu que le gouverneur de la région. Si les deux grands postes de l’administration de la région revenaient à une seule tribu parmi des dizaines autres, cela le serait pas politiquement acceptable ».

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La situation à Tombouctou est donc encore loin d’être résolue malgré le retrait des combattants contestataires des entrées nord de Tombouctou. Et rouvrir un nouveau processus de désignation du président du conseil régional risquerait de donner du grain à moudre au cercle très fermé des contestateurs.

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