Argentine : affaire de famille

Après Néstor, le père, président de 2003 à 2007, puis Cristina, la mère, qui lui a succédé, voici venir Máximo Kirchner, le fils, qui a fait ses débuts en politique le 13 septembre.

Máximo Kirchner est le fils de Néstor et Cristina. © ALEJANDRO PAGNI / AFP

Máximo Kirchner est le fils de Néstor et Cristina. © ALEJANDRO PAGNI / AFP

Publié le 10 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis la mort de Néstor, son père, en octobre 2010, Máximo Kirchner menait une vie discrète, loin des feux de la rampe, et ne s’était manifesté publiquement qu’à deux reprises. La première, en 2012, dans un documentaire télévisé consacré au président défunt. La seconde, au mois de mars dernier, dans le livre Fuerza propia : La Cámpora por dentro ("par sa propre force : La Cámpora de l’intérieur"), de la journaliste argentine Sandra Russo.

Pas de troisième mandat pour Cristina

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Ce 13 septembre, au stade Maradona, à Buenos Aires, le fils aîné du couple Kirchner est enfin sorti de l’ombre. Devant quarante mille sympathisants de La Cámpora, le mouvement de jeunesse kirchnériste qu’il a créé en 2003 à l’instigation de son père, il a prononcé son premier discours. Quel meilleur public pour un début en politique que les jeunes partisans de sa mère ?

À onze mois de la primaire qui désignera le successeur de cette dernière, Máximo a fustigé les attaques contre la présidente, à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat en 2015. "Si Cristina est si mauvaise, s’ils veulent en finir avec cette expérience politique qu’est le kirchnérisme, ou avec le péronisme, si c’est le nom qu’ils préfèrent donner à ce mouvement, pourquoi ne veulent-ils pas de compétition avec elle ?" s’est-il interrogé devant une foule enthousiaste.

En mettant au défi les opposants au kirchnérisme de remporter les prochaines élections, Kirchner junior ne trahit-il pas son ambition de poursuivre l’aventure familiale ? Même s’il passe pour le principal conseiller de sa mère, celui que ses amis surnomment El Maxi n’a jamais manifesté un penchant prononcé pour la politique. Né en 1977 à La Plata, capitale de la province de Buenos Aires, à 60 kilomètres au sud de la capitale, il a suivi des études de journalisme, puis de droit, sans jamais les terminer.

Plutôt adepte des grasses matinées et des séances de PlayStation, il se consacre à la gestion de la fortune familiale depuis qu’il s’est retiré dans sa maison de Río Gallegos, dans la province de Santa Cruz, où il s’est installé en 2003 avec sa compagne, l’odontologiste María Rocío García, fille, elle aussi, d’une figure du péronisme. Le couple a un garçon de 1 an prénommé Néstor Iván. Máximo et Florencia, sa soeur cadette, sont les seuls Argentins de l’Histoire à avoir eu successivement un père et une mère à la Casa Rosada, siège de la présidence de la République.

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Prendre la relève ?

Le premier discours de Máximo a suscité de grands espoirs dans les rangs kirchnéristes. Président de la compagnie aérienne Aerolíneas Argentinas et membre du bureau national de La Cámpora, Mariano Recalde, par exemple, s’est enflammé : "Après l’avoir entendu le 13 septembre, qui ne pense en Argentine qu’il peut être candidat à la présidence en 2015 ?" À 37 ans, l’heure est peut-être venue pour Máximo Kirchner de prendre la relève. Dans une république, ce mode dynastique de transmission du pouvoir serait presque sans précédent.

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