Burkina : les producteurs de coton et Monsanto parviennent à un accord sur les OGM

Un différend opposait la firme américaine et les producteurs burkinabè sur l’introduction de variétés génétiquement modifiées accusées de faire baisser la qualité du coton.

Vue d’une machine de l’usine de coton de la Sofitex, au Burkina Faso, le 29 février 2016. © Théo Renaut pour Jeune Afrique

Vue d’une machine de l’usine de coton de la Sofitex, au Burkina Faso, le 29 février 2016. © Théo Renaut pour Jeune Afrique

Publié le 13 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Au Burkina, les producteurs de coton sont parvenus la semaine dernière à un accord avec Monsanto, selon l’agence Reuters. Un litige les opposait au géant américain des biotechnologies agricoles sur l’introduction de variétés génétiquement modifiées accusées d’avoir fait baisser sa qualité et pour lesquelles les producteurs burkinabè réclamaient des compensations.

Le Burkina compte parmi les premiers producteurs de coton au monde mais aussi parmi les plus pauvres. L’introduction en 2008 du coton génétiquement modifié Bollgard II produit par Monsanto était censée aider à lutter contre les insectes nuisibles. Cependant, selon l’Association interprofessionnelle du coton au Burkina (AICB), cette variété avait contribué à diminuer la qualité du coton burkinabè et entraîné par conséquent une baisse de son prix.

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Pour cet organisme qui regroupe à la fois les trois principales compagnies productrices et le syndicat de producteurs, le coton génétiquement modifié fourni par Monsanto affectait notamment la longueur des fibres. L’AICB réclamait donc à la compagnie américaine 48 milliards de francs CFA (73 millions d’euros) en guise de compensation. L’association avait entre-temps décidé de retenir 15 milliards de francs CFA de redevances dues à Monsanto pour les récoltes de 2014-2015 et 2015-2016.

« Un mauvais accord plutôt qu’un mauvais procès »

« Nous sommes arrivés à un accord sur les divisions des redevances », explique Wilfried Yameogo, directeur général de Sofitex, entreprise en partie détenue par l’État burkinabè et qui représente 80% de la production nationale. Les producteurs burkinabè conserveront 75% des redevances (11,3 milliards de francs CFA), les 25% restants (3,7 milliards de francs CFA) revenant à Monsanto. « En faisant cela, nous pensons qu’un mauvais accord vaut mieux qu’un mauvais procès, estime Wilfried Yameogo. Nous avons clos le dossier Monsanto. Il n’y a plus de demandes de compensation ».

L’an dernier, le Burkina Faso n’a pas renouvelé son contrat avec Monsanto et abandonné les OGM de la marque américaine pour revenir à ses variétés traditionnelles, ce qui a mis un terme aux problèmes de qualité du coton, selon Wilfried Yameogo. Récemment racheté par le chimiste allemand Bayer, Monsanto a depuis quitté le pays.

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La production de coton représente 4% du produit intérieur brut du Burkina et sa seconde source de revenue après la production d’or. D’après le ministre de l’Agriculture burkinabè, Jacob Ouedraogo, la production nationale de coton doit atteindre 600 000 tonnes pour la campagne 2016-2017, soit globalement l’équivalent des précédentes récoltes.

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