Éthiopie : trois jours après le drame survenu dans une décharge d’Addis-Abeba, le bilan passe à 72 morts

Le bilan humain s’alourdit après l’éboulement d’ordures survenu samedi soir dans la plus grande décharge d’Éthiopie, en périphérie d’Addis Abeba.

Des sauveteurs tentent de secourir les victimes de l’éboulement survenu le 12 mars en périphérie d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Des sauveteurs tentent de secourir les victimes de l’éboulement survenu le 12 mars en périphérie d’Addis Abeba, la capitale éthiopienne. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA

Publié le 13 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

« Le bilan s’élève désormais à 72 morts », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement, Negeri Lencho, ajoutant que les équipes de secours étaient toujours à pied d’oeuvre sur le site, en périphérie d’Addis-Abeba. Un précédent bilan faisait état lundi de 65 morts, en majorité des femmes et des enfants.

Un deuil national de trois jours, qui débutera mercredi, a été décrété par le parlement éthiopien. Tous les drapeaux seront mis en berne dans ce pays de quelque 100 millions d’habitants, le deuxième plus peuplé d’Afrique.

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Une montagne de déchets

La plupart des victimes sont des personnes habitant sur cette décharge et fouillant quotidiennement les hauts amoncellements de déchets à la recherche d’objets susceptibles d’avoir de la valeur.

Des témoins et rescapés interrogés par l’AFP ont affirmé qu’un flanc de la principale montagne de déchets s’était subitement détaché et avait emporté des habitations de fortune des résidents de la décharge de Koshe, qui signifie « saleté » en argot amharique, la principale langue du pays.

Les résidents soutiennent que cet effondrement est dû à des travaux d’aplanissement au sommet de la montagne de déchets, dans le cadre de la construction d’une centrale au biogaz exploitant les ordures. Ces travaux auraient accentué la pression sur les flancs de la colline, entraînant l’éboulement.

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Des déchets parfois toxiques

Mais le porte-parole du gouvernement a rejeté ces accusations, estimant que l’éboulement avait été causé par l’activité quotidienne des chiffonniers creusant la montagne d’ordures.

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Les autorités leur avaient demandé en 2016 d’évacuer le dépotoir en raison des travaux, mais ceux-ci étaient restés malgré les avertissements. La décharge avait en outre été fermée l’année passée au profit d’un autre dépôt d’ordures, où les habitants de Koshe n’ont pas souhaité « déménager ».

Koshe est depuis plus de 40 ans le principal lieu d’entreposage des ordures d’Addis-Abeba, capitale de 4 millions d’habitants à la croissance démographique galopante. Les décharges, recelant de nombreux déchets parfois toxiques, sont souvent l’unique moyen de survie des plus pauvres en Afrique et dans de nombreux pays du monde.

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