Le Conseil de sécurité de l’ONU « troublé » par la torture et les disparitions forcées au Burundi
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est dit « troublé » lundi par des informations faisant état de torture et d’enlèvements au Burundi. Toutefois, le conseil a ignoré les appels d’organisations de défense des droits humains à imposer des sanctions.
La déclaration soumise au Conseil de sécurité de l’ONU à l’initiative de la France a été adoptée à l’unanimité après quelques ajustements lundi 13 mars, la Russie, la Chine et l’Égypte, étant opposées aux sanctions.
Le Conseil a noté que la situation sécuritaire au Burundi « est restée globalement calme », mais s’est dit « alarmé par le nombre croissant de réfugiés quittant le pays et troublé par des rapports de torture, de disparitions forcées et de tueries ».
Soutien à Benjamin Mkapa
Il a par ailleurs appuyé la proposition du médiateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa, de convoquer un sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) afin d’inciter le gouvernement et l’opposition du Burundi à ouvrir des négociations.
Les membres du Conseil ont par ailleurs appelé les voisins du Burundi à « contribuer à une solution à la crise » et à « s’abstenir de soutenir les activités des mouvements armés de quelque manière que ce soit ».
Les quinze États membres ont enfin exhorté le gouvernement au Burundi à signer un accord avec l’Union africaine (UA) pour le déploiement d’observateurs des droits de l’Homme et d’experts militaires, dont seuls une poignée ont été autorisés dans le pays.
390 000 réfugiés
En juillet, le Conseil de l’ONU avait autorisé le déploiement d’au moins 228 policiers des Nations unies au Burundi pour surveiller la situation sécuritaire et les atteintes aux droits de l’Homme, mais le gouvernement a refusé le déploiement de cette force.
Dans un rapport envoyé au Conseil de sécurité le mois dernier, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, s’était dit « très préoccupé » par les déclarations du président burundais Pierre Nkurunziza, suggérant qu’il pourrait se présenter pour un quatrième mandat.
Depuis le début de la crise en avril 2015, des centaines de personnes ont été tuées et 390 000 personnes ont fui le Burundi.
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