Francophonie : Macky Sall soutient Henri Lopès, Alain Juppé préfère Michaëlle Jean

Macky vote Lopes…

Attendu en visite de travail à Oyo, fief du président congolais Denis Sassou Nguesso, les 31 octobre et 1er novembre, le Sénégalais Macky Sall devrait confirmer son choix (probable) pour le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Ce devrait être Henri Lopes. Reçu à la mi-octobre au palais de l’avenue Senghor, à Dakar, l’écrivain et ambassadeur du Congo en France, qui était porteur d’un message de "DSN" à Macky Sall, a reçu de ce dernier des assurances fermes en ce sens. Reste que le vote des chefs d’État et de délégation des pays membres de l’OIF, qui se réuniront fin novembre dans la capitale sénégalaise, sera en principe secret.

>> Retrouvez notre interview d’Henri Lopès

.. Juppé soutient Jean…

Lui ne votera pas, évidemment, mais le maire de Bordeaux, par ailleurs candidat à la candidature de l’UMP pour la présidentielle française de 2017, ne cache pas qu’il verrait bien la Canadienne Michaëlle Jean succéder à Abdou Diouf. C’est ce qu’il a confié à ce dernier lors d’un entretien, en septembre. Les bonnes relations entre Juppé et Jean remontent à 2005, lorsque le premier, après ses ennuis judiciaires, s’était brièvement "exilé" au Québec.

Mais ce soutien est purement symbolique et ne compense pas les réserves affichées par une partie de l’exécutif français à l’égard de l’ex-gouverneure générale. Annick Girardin, la secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie, se montre la plus réticente : députée de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit archipel au large du géant canadien, elle est il est vrai particulièrement allergique à la volonté de ce dernier. Nul doute que l’OIF figurera au menu des entretiens qu’aura François Hollande du 2 au 4 novembre au Canada, lors de sa visite d’État.

>> Retrouvez notre interview de Michaëlle Jean

Michaëlle Jean le 10 septembre 2014 en France
© Vincent Fournier / Pour J.A.
 

 … et Kabila ne présentera pas Loseke

Candidat autoproclamé au secrétariat général de l’OIF, le neurologue et ancien ministre belgo-congolais Tharcisse Loseke frappe depuis le mois d’août à la porte de son gouvernement afin qu’il le présente officiellement. En vain. À défaut du parrainage de Joseph Kabila, ce membre du parti d’opposition UDPS a obtenu celui d’Étienne Tshisekedi, le "líder máximo" de cette formation – lequel continue de se présenter comme le véritable vainqueur de la présidentielle de 2010.

Pas de quoi, on l’imagine, valider sa candidature : "Loseke s’est manifesté bien tard, explique-t-on à la présidence congolaise. Et en tant que président en exercice de l’OIF, Kabila se doit de favoriser le consensus, pas de présenter un candidat de plus."