Cinéma : « Bande de filles », quatre ados dans le vent
Porté par des actrices non professionnelles, le film de Céline Sciamma « Bande de filles » pose un regard plein de fraîcheur sur les banlieues françaises.
Lors du festival de Cannes, où Bande de filles était présenté à la Quinzaine des réalisateurs, les photographes se sont disputé le meilleur cliché des quatre splendides adolescentes, issues de la région parisienne, que réunit le casting de ce long-métrage qui entend casser les codes du "film de banlieue".
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Si bien que tous les médias ont largement ouvert leurs pages aux photos de ces étonnantes actrices non professionnelles, escortées de textes fort légers. Or, sans être un chef-d’oeuvre, le film mérite mieux que cela.
L’histoire est celle de Marième, une jeune Noire de 16 ans vivant dans une cité des environs de Paris, fort sage jusque-là. Mais elle ne supporte plus les interdits qui entravent son existence. Alors, quand on lui annonce qu’elle devra s’orienter vers une filière professionnelle au lieu de poursuivre ses études au lycée, elle décide de s’émanciper en suivant trois ados aussi excentriques que volubiles qui osent affirmer et assumer leurs désirs et refusent de se plier à la "loi des garçons".
Métamorphose
Elle réussit alors une véritable métamorphose, un parcours initiatique qui, à travers des épreuves parfois pénibles, lui permettra de retrouver fierté et raison de vivre. Ce récit générationnel entend saluer la beauté aussi bien extérieure qu’intérieure des filles des quartiers, jusqu’ici peu mises en valeur dans le cinéma français.
Mais c’est aussi un film, le troisième de Céline Sciamma, sur les tourments d’une jeunesse en mal d’identité et l’apprentissage de la féminité.
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