Burundi : une épidémie de paludisme déclarée par les autorités
Le gouvernement burundais a déclaré l’état d’épidémie dans le pays ce lundi, après l’annonce de la mort causée par le paludisme d’environ 700 personnes depuis le début de l’année.
Se basant sur un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la ministre de la Santé Josiane Nijimbere a confirmé lundi que « le Burundi faisait face à une épidémie de paludisme ».
D’après la ministre, qui s’exprimait lors d’un point presse, près de 1,8 million de cas de paludisme – dont les récidives, précise l’AFP – ont été enregistrés en l’espace de deux mois et demi. En 2016, ce chiffre était évalué à 8,2 millions de cas, pour environ 3 000 décès. Des proportions inquiétantes dans un pays qui compte seulement 11 millions d’habitants.
Aléas climatiques
Fin janvier, l’OMS avait dépêché des experts afin de connaître les causes de cette flambée d’infections du parasite. Leur enquête avait permis de mettre en évidence une localisation de l’épidémie dans les zones à l’est, au centre et au nord du pays. Les provinces de Muyinga, Karuzi, Kirundo, Gitega et Ngozi concentrent ainsi 56% des cas enregistrés.
« Les déterminants probables de cette situation sont des facteurs liés aux changements climatiques dans un contexte marqué par un phénomène El Niño, qui touche la sous-région », note le rapport. Autres facteurs déterminants, selon les experts de l’OMS : le développement des marais pour la riziculture dans les zones de haute altitude et l’absence de distribution de masse de moustiquaires depuis 2014.
Un budget de la santé en baisse
Alors que des sources onusiennes et médicales contactées par l’AFP évoquent un épuisement des stocks au Burundi, la ministre a promis des « commandes d’urgence de médicaments ». Elle a également estimé à 31 millions de dollars le coût de la lutte contre le paludisme, en appelant « tous nos partenaires pour qu’ils nous soutiennent en cette période d’épidémie qui constitue une grande urgence de santé publique ».
En raison de la crise politique que traverse le pays depuis mai 2015, la communauté internationale a drastiquement réduit son aide financière. Une baisse qui s’est traduite par une diminution de 54 % du budget alloué à la santé, alors que l’OMS estime à 3 millions le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire immédiate.
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