Algérie : l’intouchable Abdelghani Hamel

Ses propres troupes se sont retournées contre lui. Mais le chef de la police nationale Abdelghani Hamel peut compter sur le soutien du président Bouteflika.

Abdelghani Hamel , l’ancien chef de la police limogé en juin 2018, a comparu lundi 29 avril devant le tribunal de Tipaza. © Samir Sid/J.A

Abdelghani Hamel , l’ancien chef de la police limogé en juin 2018, a comparu lundi 29 avril devant le tribunal de Tipaza. © Samir Sid/J.A

FARID-ALILAT_2024

Publié le 24 octobre 2014 Lecture : 1 minute.

Tempête à la tête de la police nationale. Fait inédit depuis l’indépendance algérienne, un millier de policiers appartenant au corps antiémeute ont manifesté pendant trois jours devant le siège de la présidence de la République, sur les hauteurs d’Alger, pour exiger le limogeage de leur patron, le général-major Abdelghani Hamel. Les frondeurs réclamaient également la création d’un syndicat, la revalorisation des salaires ainsi que de meilleures conditions de travail.

>> Lire aussi : Des centaines de policiers manifestent devant El-Mouradia, à Alger

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Dépêché en catastrophe dans la soirée du 15 octobre pour mettre fin à ce mouvement de contestation qui prenait de l’ampleur, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a cédé sur une bonne partie des doléances mais pas sur la destitution du grand chef. "Cette question me dépasse", a-t-il déclaré devant la délégation des policiers manifestants. Comprendre : Hamel est intouchable. Du moins, pour le moment.

Abdelghani Hamel, réputé proche du cercle présidentiel

Originaire de Tlemcen, dans l’ouest du pays, comme bon nombre de ministres et de hauts responsables de l’État, Abdelghani Hamel, 59 ans, est réputé proche du cercle présidentiel. Ingénieur en informatique, il a fait toute sa carrière dans l’armée, chapeautant notamment la Garde républicaine, pour finalement prendre sa retraite, en juin 2010.

Mais moins d’un mois après son départ, le président Bouteflika fait de nouveau appel à lui. Il lui demande d’assurer la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à la place d’Ali Tounsi, assassiné dans son bureau en février 2010 par l’un de ses collaborateurs.

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À ceux qui lui reprochent la brutalité de ses troupes lors des manifestations, il oppose son propre concept, la "gestion démocratique des foules".

Bouteflika sauvera-t-il coûte que coûte la tête de ce serviteur loyal ? Le président n’est pas homme à céder aux pressions, certes. Mais cette mutinerie a marqué les esprits et ne restera pas sans conséquences.

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