L’OIF aux Africains !
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Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 22 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.
Moins de six semaines nous séparent de l’élection du nouveau secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Les 57 chefs d’État ou de gouvernement des pays membres de l’institution se réuniront à Dakar (29-30 novembre) pour choisir le successeur du Sénégalais Abdou Diouf, désigné en 2002.
Le bilan de ce dernier est unanimement salué – d’autant que les moyens mis à sa disposition n’ont cessé de décroître -, et ses qualités reconnues de tous. Prendre sa relève n’est donc pas une mince affaire. Or, à l’heure actuelle, personne n’est en mesure de dire avec certitude qui sera l’heureux élu et futur locataire du siège parisien de l’OIF, avenue Bosquet.
En lice, quatre Africains et une Nord-Américaine : le Burundais Pierre Buyoya, le Congolais Henri Lopes, le Mauricien Jean Claude de l’Estrac, l’Équato-Guinéen Agustin Nze Nfumu et la Canadienne Michaëlle Jean. Compte tenu des divisions africaines, Jean fait figure de favorite. C’est en tout cas la perception du moment, mais cela ne signifie pas grand-chose en l’absence d’indications fiables sur les intentions de nos grands électeurs. Si tant est qu’eux-mêmes aient déjà arrêté leur choix. Pour éclairer le débat, nous avons reçu et interviewé, en septembre et en octobre, les quatre principaux candidats, dont le dernier en date, Pierre Buyoya, cette semaine (lire pp. 40-43). Ces entretiens (voir J.A. nos 2801, 2802 et 2804), toujours accessibles sur notre site, jeuneafrique.com, en disent long sur la personnalité, les ambitions, les motivations, ainsi que sur les atouts et les handicaps des uns et des autres. Nous vous invitons à les lire pour vous forger votre propre opinion.
Une certitude, cependant : le poste de secrétaire général de l’OIF doit, pour de multiples raisons, échoir à une personnalité de notre continent. D’abord en raison du poids de l’Afrique dans l’organisation, mais aussi de son histoire. Sur les vingt-trois pays qui, en mars 1970, à Niamey, ont porté sur les fonts baptismaux son ancêtre, l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), quinze étaient africains. Les pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle s’appellent Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba ou Hamani Diori. Quatre décennies plus tard, l’Afrique représente plus de la moitié des membres de l’OIF (29 sur les 57, sans compter la Centrafrique, suspendue), la majorité de la population concernée (900 millions d’habitants au total, dont environ 220 millions de locuteurs), mais aussi, compte tenu de la démographie, l’avenir de la Francophonie. Enfin, plus subjectif, mais tout aussi important : le continent est déjà suffisamment sous-représenté dans la quasi-totalité des institutions internationales pour qu’on lui laisse la seule dont on a bien voulu lui confier les rênes !
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