Burkina Faso : manifestation massive contre la révision constitutionnelle

Les opposants à une révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir du président burkinabè Blaise Compaoré se sont massivement mobilisés mardi à Ouagadougou. L’opposition a revendiqué la présence d’un million de manifestants.

Des centaines de manifestants opposés à une prochaine révision constitutionnelle, le 27 octobre. © AFP

Des centaines de manifestants opposés à une prochaine révision constitutionnelle, le 27 octobre. © AFP

Publié le 28 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

(Mis à jour le 28 octobre à 19h05)

Ouagadougou a des allures de ville déserte mardi. Les commerces, les services publics ou encore les banques sont restées fermées, alors que tôt dans la matinée, des manifestants, pour la plupart des jeunes issus des quartiers défavorisés, munis de balais et de sifflets convergeaient vers la place de la Nation en scandant des slogans hostiles au pouvoir. "Blaise dégage","27 ans, ça suffit !", "Libérez Kossyam" ou encore "notre nombre est notre force", pouvait-on entendre.

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Une grande mobilisation de l’opposition conduite par ses leaders comme Zéphirin Diabré  (chef de l’opposition), le sankariste Me Benewendé Stanislas Sankara ou encore Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement populaire pour le progrès, a rassemblé plus d’un million de personnes selon les organisateurs. Même si le chiffre est exagéré au regard de la population totale du pays, des centaines de milliers de personnes ont effectivement battu le pavé de la capitale. Les autorités n’ont pas communiqué de chiffre officiel. La foule s’est ensuite dirigée pacifiquement vers la Cathédrale puis l’avenue Kwamé N’Krumah en passant par le Round point des Nations-unies avant de rejoindre le point de départ de la marche.

>> Lire aussi : "Le référendum est inopportun et dangereux pour la paix sociale" (Zéphirin Diabré)

Les citoyens ont également manifesté leur mécontentement dans les principales ville du pays, comme à Banfora, Ouahigouya, Dori, Manga ou encore à Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, où une statut du chef de l’État – le mettant en scène avec l’ex-guide libyen, Mouammar Kadhafi a été démantelée.

"C’est la fin de Blaise Comparé, vous avez vu la mobilisation contre la modification de l’article 37. Il faut donc qu’il (Compaoré) retire le projet de loi à l’Assemblée", a exigé le leader sankariste, Me Sankara.

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Accueilli sous des acclamations, Zephirin Diabré a salué une mobilisation gigantesque qui marque le lancement d’une campagne de désobéissance civile. "Nous lançons un dernier avertissement à Blaise Compaoré pour qu’il retire purement et simplement son projet de loi".

Quelques échauffourés ont émaillé la fin de la manifestation et la police a dispersé à coups de gaz lacrymogènes quelques manifestants restés sur place. Mais tout est rentré dans le calme à Ouagadougou et dans le reste du pays.

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L’Assemblée nationale examinera jeudi un projet de loi gouvernemental très controversé, visant à réviser l’article 37 de la Loi fondamentale pour faire passer de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels. Ce changement permettrait à Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans et qui devait achever en 2015 son dernier mandat, de se présenter à nouveau à l’élection présidentielle. Alors qu’il doit être examiné le 30 octobre, Zephirin Diabré a appelé les burkinabè à organiser une résistance populaire généralisée pour s’opposer au projet de loi.

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