Terrorisme : la Minusma a-t-elle les moyens de sécuriser le Nord-Mali ?
Pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « le nord du Mali est fragilisé parce que la Minusma n’a pas été au rendez-vous au moment où il le fallait ». Partagez-vous son analyse ?
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé lundi 27 octobre dans une interview à RFI que l’armée française allait renforcer temporairement son dispositif dans le nord du Mali, en raison d’une recrudescence d’actes terroristes qui ont visé la Minusma.
"Il s’agit d’actes résiduels, mais on sent une volonté des groupes armés terroristes de reprendre un peu des positions. C’est dû en grande partie au fait que l’acheminement d’armes par la voie du sud de la Libye est devenu de plus en plus conséquent", a souligné Jean-Yves Le Drian.
>> Lire aussi : Les Casques bleus, cibles privilégiées des jihadistes
"Le nord du Mali est fragilisé parce que la Minusma n’a pas été au rendez-vous au moment où il le fallait. (C’est pourquoi) les forces françaises vont prendre le relais, à Tessalit en particulier, de façon intérimaire", a expliqué Jean-Yves Le Drian au retour d’une visite à Bamako.
La Minusma, déployée à 22% seulement au nord de "la boucle du Niger" qui relie Tombouctou et Gao, "manquait beaucoup de moyens logistiques au début de son installation", a-t-il noté, sans plus de précisions. "Elle doit poursuivre son déploiement, elle le fera (. . .) Cela va se matérialiser très rapidement", a-t-il assuré, en évoquant notamment l’arrivée attendue de Casques bleus suédois et néerlandais.
Le Drian a souligné la nécessité de mettre en œuvre désormais "les accords d’Alger", négociés entre Bamako et six groupes rebelles armés du nord du Mali où le gouvernement malien peine à rétablir son autorité. "Il y a un document qui existe, il faut sans doute qu’il soit encore amendé par les différentes parties mais il faut ensuite arriver à sa mise en œuvre", a-t-il insisté.
>> Voir aussi : Carte interactive – Mali : la Minusma et les forces françaises en terrain miné
Le ministre a expliqué que la présence française resterait renforcée le temps de cette mise en oeuvre, parallèlement à la montée en puissance de la Minusma, mais a réfuté toute comparaison avec la situation au début de l’opération française Serval en janvier 2013 où "le Mali dans son ensemble était alors menacé dans son intégrité".
"Il faut que pendant la mise en œuvre de ces accords, la force française soit davantage déployée au nord pour assurer la sécurisation des décisions", a-t-il dit.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...