Nigeria : la trêve avec Boko Haram rompue par un nouvel enlèvement et la reprise des combats

Un nouveau rapt de masse a été rapporté, dimanche, dans le nord du Nigeria alors que des combats opposaient Boko Haram et l’armée nigériane.

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, lisant une déclaration. © AFP

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, lisant une déclaration. © AFP

Publié le 27 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Enlèvement de masse, intenses combats… La trêve annoncée il y a plus d’une semaine par les autorités nigérianes et tchadiennes a sérieusement du plomb dans l’aile. Un chef local de Mafa, village situé à une cinquantaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno (Nord), a annoncé dimanche 26 octobre l’enlèvement de trente adolescents, des garçons et des filles, par des islamistes de Boko Haram.

"Des insurgés (…) ont enlevé des jeunes, garçons et filles, dans notre région. Ils ont pris tous les garçons de 13 ans et plus (…) et toutes les filles de 11 ans et plus. Selon nos informations, 30 jeunes ont été enlevés ces deux derniers jours", a déclaré Alhaji Shettima Maina, le responsable du village de Mafa, à des journalistes.

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Mallam Ashiekh Mustapha, un autre responsable local, a donné un récit similaire. En outre, selon ces deux hommes, 17 personnes ont péri ces derniers jours dans l’attaque du village voisin de Ndongo.

Selon Alhaji Shettima Maina, du village de Mafa, de nombreux habitants ont fui les attaques islamistes incessantes en direction de Maiduguri, "de peur d’être tués ou de perdre leurs enfants".

Ce chef local a affirmé qu’il avait sollicité le gouvernement fédéral mais que, pour le moment, aucune action n’avait été menée de la part des autorités pour venir en aide aux populations.

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Plus au Nord, toujours dans l’État de Borno, les combats ont fait rage aussi. Selon une source sécuritaire, après deux jours de combats, cette ville située près du lac Tchad a été "libérée" samedi par une force régionale à laquelle participent, aux côtés de l’armée nigériane, des soldats du Niger, du Tchad et du Cameroun, trois pays frontaliers du Nigeria.

Le porte-parole de l’armée n’était pas disponible pour confirmer les combats d’Abadam. Et il est difficile d’obtenir des témoignages, la plupart des habitants ayant fui vers le Niger lors de la prise de la ville par les islamistes.

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Au Cameroun, le ministère de la Défense a annoncé dimanche avoir repoussé vendredi trois incursions dans l’extrême-nord du Cameroun, frontalier de l’État nigérian de Borno : à Glawi, où quatre réfugiés nigérians ont été tués et un civil camerounais blessé par les islamistes, puis à Amchidé et Kolofata.

Au total, 39 islamistes ont été tués par l’armée camerounaise, selon le ministère, qui dit avoir intercepté et détruit des véhicules et des armes. Ce bilan n’a pu être confirmé de source indépendante. Le gouvernement n’a pas fait état de pertes du côté des troupes camerounaises.

Le Tchad avait pourtant affirmé, le 18 octobre, avoir abrité des pourparlers entre le gouvernement nigérian et Boko Haram. Selon lui, au cours des négociations, les deux parties avaient "accepté le principe de régler leur différend par le dialogue".

D’après les autorités nigérianes, l’accord annoncé récemment prévoit aussi la libération des lycéennes.

(Avec AFP)

 

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