RDC : Moïse Katumbi annonce avoir commandé 100 000 tonnes de farine de maïs pour la population du Katanga
L’opposant en exil Moïse Katumbi dit avoir passé commande en Afrique du Sud de 100 000 tonnes de farine de maïs pour venir en aide à la population du Katanga, dans le sud-est de la RDC, où le prix de la denrée a connu d’importantes variations ces derniers mois.
« À 45 dollars le sac de farine, les Congolais ne peuvent plus se nourrir. Pour eux, j’envoie 100 000 tonnes de farine au Katanga à 8 dollars le sac. Courage », a annoncé Moïse Katumbi sur son compte Twitter. Une province que l’homme d’affaires connaît bien pour en avoir été le gouverneur entre 2007 et 2015. Il est depuis l’un des principaux opposants au président Joseph Kabila.
A 45$/sac de farine, les #Congolais ne peuvent plus se nourrir. Pour eux, j'envoie 100000 tonnes de farine au #Katanga à 8$/sac. Courage! pic.twitter.com/BkCUNelVI8
— Moise Katumbi (@moise_katumbi) March 15, 2017
Ce n’est pas la première fois que Moïse Katumbi vend à perte de la farine de maïs. Lorsqu’il était gouverneur de l’ex-Katanga – une province divisée aujourd’hui en quatre entités -, il avait déjà pour habitude d’acheter des stocks en Zambie pour les revendre à bas coût. Reste à savoir si les autorités accepteront cette fois de laisser transiter les marchandises à la frontière.
D’importantes fluctuations
Le prix de la farine de maïs, qui constitue un aliment de base pour de nombreuses familles congolaises, connaît d’importantes variations depuis plusieurs mois et menace la sécurité alimentaire dans la région. Lors du départ de Moïse Katumbi en 2015, le sac de 25 kg coûtait moins de 10 dollars. Deux ans plus tard, celui-ci se négocie presque trois fois plus cher. « Le prix de 45 dollars évoqué par Moïse Katumbi correspond à celui constaté il y a quelques semaines. Aujourd’hui, il se situe entre 28 et 33 000 francs congolais (environ 31 dollars) », affirme une source locale jointe par Jeune Afrique.
Ces fluctuations s’expliquent par une production locale insuffisante, particulièrement dans le Haut-Katanga, compensée en partie par les exportations de maïs de la Zambie et d’autres pays d’Afrique australe. Or celles-ci ont sensiblement diminué ces derniers temps.
Une chenille vorace
« Il semblerait que les autorités zambiennes anticipent de mauvaises récoltes et baissent leurs exportations », avance la même source. L’arrivée dans le pays de la chenille légionnaire, une espèce particulièrement vorace et résistante aux pesticides, serait en partie responsable de la situation. Elle aurait déjà fait son apparition dans les rares cultures de maïs du Haut-Katanga.
L’actuel gouverneur du Haut-Katanga s’est rendu dans plusieurs pays d’Afrique australe afin de négocier l’importation de dizaines de tonnes de maïs. « Mais pour le moment, nous n’avons rien vu venir », affirme notre source.
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