Tunisie : la campagne pour les législatives touche à sa fin
Dernier jour de campagne des législatives en Tunisie. En attendant la confirmation, ou pas, de la bipolarisation du paysage politique tunisien par les urnes, retour sur le terrain avec deux figures de Nidaa Tounes et d’Ennahdha
Dans moins de 24 heures, le silence électoral sera imposé à tous les partis ou indépendants en lice pour les élections législatives du 26 octobre. Entre temps, les Tunisiens à l’étranger se sont présentés aux urnes tandis qu’à Tunis, les islamistes d’Ennahdha, donnés parmi les favoris, et l’alliance de gauche de l’Union pour la Tunisie (UPT) s’apprêtent pour leur dernière apparition électorale à investir en masse l’avenue Bourguiba au centre de Tunis.
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Alors que l’essentiel de la campagne a été accompli, les indécis sont encore nombreux et près de 50 % du corps électoral compte s’abstenir. Mais cela n’empêche pas les candidats d’y croire et de donner de la voix sur ce sprint final. C’est le cas de Mondher Belhaj Ali, 59 ans, tête de liste de Nidaa Tounes sur la circonscription de la Manouba, qui met au point un meeting orchestré comme un show à l’américaine à Douar Hicher, quartier démuni de la périphérie de Tunis et fief d’extrémistes religieux.
Sa formule est bien rôdée. Ce juriste ne reprend pas les grands axes de son parti mais donne rendez-vous à ses concitoyens dans cent jours pour leur rendre compte d’un programme précis qu’il s’engage à réaliser sur la circonscription. "Gardez la documentation, on se revoit fin janvier", dit-il avec persuasion mais avec un début d’extinction de voix.
Pour lui, la journée de silence électoral sera dédiée à la coordination des observateurs placés sur les bureaux de vote mais aussi à tester le système d’annonce des résultats en streaming que Nidaa Tounes a installé. Une manière de pourfendre l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) qui n’annoncera les résultats préliminaires que le 30 octobre. "Dans les démocraties, les résultats sont donnés le soir même, il n’y a pas de raisons d’entretenir le suspens et de priver les Tunisiens d’un droit alors que les outils technologiques sont là", peste ce fort en gueule qui fait du combat contre l’obscurantisme son cheval de bataille.
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Sur ce point il n’est pas d’accord avec Abdelfattah Mourou, 66 ans, vice-président d’Ennahdha et son candidat aux législatives sur Tunis 2. Cet avocat, qui avait été mis au ban de son parti au point de faire cavalier seul dans la course à la constituante en 2011, regrette que "les débats sur cette campagne législative aient été idéologiques et non politiques." Mais la patience de ce fondateur du parti islamiste a été payante ; il a amené le mouvement islamiste à faire son autocritique et amorcé sa transformation. "Ennahdha de 2011 a évolué" assure celui que beaucoup considèrent comme une colombe et qui a conservé, malgré les aléas, l’attention de Rached Ghannouchi au point d’être son représentant spécial. Pour lui pas de show à l’américaine mais d’innombrables rendez-vous pour prêter main forte à ses colistiers et aux autres candidats même hors de sa circonscription.
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