Rwanda : comparution de 44 musulmans accusés de terrorisme

44 musulmans rwandais accusés de terrorisme, ont comparu mercredi devant la Haute cour de Kigali, a constaté une journaliste de l’AFP. Leur procès a été reporté au 4 avril.

Vue du centre ville de Kigali depuis Ruhango. © Vincent Fournier/JA

Vue du centre ville de Kigali depuis Ruhango. © Vincent Fournier/JA

Publié le 16 mars 2017 Lecture : 2 minutes.

Quarante quatre personnes, des hommes et des femmes parmi lesquels figurent quelques mineurs comparaissaient mercredi 15 mars devant la Haute Cour de justice de Kigali. À l’issue de l’audience, l’une des rares audiences publiques depuis le début de cette affaire sensible, les juges ont décidé de repousser l’ouverture du procès au 4 avril.

Celui-ci avait déjà été reporté précédemment, la défense demandant plus de temps pour prendre connaissance du dossier d’accusation. Plusieurs accusés avaient par ailleurs dénoncé les conditions de leur arrestation, assurant avoir été interpellés et détenus au secret plusieurs mois avant la date officielle de leur arrestation.

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Concernant cette affaire, la justice rwandaise n’a pas publié d’acte d’accusation. Augustin Kabeya, un de leurs avocats, a indiqué à l’AFP que si les charges diffèrent d’un accusé à l’autre, elles sont toutes « liées au terrorisme ».

Des charges « liées au terrorisme »

Augustin Kabeya assure que son client est accusé d’avoir « participé à la conception et la mise en place d’un groupe terroriste » tandis qu’un autre avocat, sous couvert de l’anonymat, soutient qu’il est reproché à certains accusés d’avoir tenté de mener des entraînements militaires dans l’Est de la RD Congo voisine.

Selon l’avocate Delphine Uwanyirigira, les cinq prévenus qu’elle représente sont accusés d’avoir « constitué une association de malfaiteurs », de « haute trahison », de « terrorisme » et de « formation d’un groupe armé illégal ».

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Une quatrième avocate, Antoinette Mukamusoni, a indiqué pour sa part que sa cliente et 16 autres personnes étaient accusées d’avoir « formé un groupe de malfaiteurs pour attaquer le Rwanda », car ils étaient en désaccord avec l’interdiction du niqab par le gouvernement.

Plusieurs terroristes présumés abattus

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Début 2016, les autorités rwandaises avaient assuré, sans en apporter la preuve, avoir détecté « la formation de réseaux terroristes » dans le pays. Plusieurs interpellations avaient suivi.

Ces accusations faisaient suite à la mort en janvier 2016 d’un religieux musulman soupçonné de recruter des jeunes pour rejoindre le groupe terroriste État islamique en Syrie. Selon les autorités, ce dernier avait été abattu par la police alors qu’il tentait de s’échapper après son arrestation.

Puis, en août 2016, quatre Rwandais, dont trois recruteurs présumés de jihadistes et un homme qualifié de terroriste, avaient également été abattus par la police dans le sud-ouest du pays, selon les autorités.

Ces événements avait choqué la paisible communauté musulmane du Rwanda. À majorité sunnite, elle ne représente que 2% de la population rwandaise, loin derrière les catholiques (43,7%) et les protestants (37,7%). À ce jour, aucune attaque terroriste jihadiste n’a été recensée sur le territoire rwandais.

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