Maroc : le baroud d’honneur d’Abdelilah Benkirane
Après avoir été remercié par le roi, le leader du Parti justice et développement (PJD) a réuni ce 16 mars le secrétariat général de la formation politique. Celui-ci a décidé « d’interagir positivement » avec le communiqué royal et a convoqué un Conseil national du parti.
Le sourire d’Abdelilah Benkirane était un peu forcé, ce jeudi 16 mars, en venant se présenter devant la presse pour une déclaration à l’issue d’une réunion extraordinaire du Secrétariat général du Parti justice et développement (PJD) qui a duré plus de trois heures.
La veille au soir, le cabinet royal avait émis un communiqué qui a eu effet de séisme au sein du parti de la lampe : le roi Mohammed VI a décidé d’affranchir le secrétaire général de la formation islamiste de la responsabilité de former un nouveau gouvernement, après cinq mois de négociations infructueuses.
« Le secrétariat général du parti, à l’unanimité, a décidé d’interagir positivement avec le communiqué du cabinet royal », a lancé Abdelilah Benkirane en serrant nerveusement son chapelet. Une courte déclaration de la part du leader du PJD qui a précisé qu’un communiqué serait rendu public, sous peu.
Session extraordinaire le 18 mars
Le parti a par ailleurs décidé de convoquer une session extraordinaire de son Conseil national pour le samedi 18 mars, afin de « discuter des suites à donner au communiqué du cabinet royal, conformément à la volonté démocratique du parti ». En d’autres termes, il s’agira de fédérer le parlement du parti autour de la réponse à donner à la décision royale de nommer un autre membre du PJD pour diriger le gouvernement.
Reste à savoir si cette nomination interviendra avant la tenue de ce Conseil national, ce qui pourrait permettre aux membres du parti de lui accorder les pouvoirs de mener les négociations.
La marge de manœuvre des négociations devrait également être au menu des discussions du parlement du PJD, selon une source proche du parti. « Il y a une ligne qui pousse vers le maintien des conditions qu’imposait Benkirane pour la formation du gouvernement », nous confie-t-elle.
À rappeler que dans le long feuilleton des tractations entre Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch (président du RNI), le dernier point d’achoppement résidait dans le refus du PJD d’inclure l’Union socialiste des forces populaires (USFP) dans la future coalition gouvernementale. « Si vous voyez l’USFP intégrer le gouvernement, ne m’appelez plus Abdelilah Benkirane », promettait, il y a à peine quelques jours au cours d’une réunion partisane, le chef de gouvernement déchu.
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