Rap : Sianna, un « Diamant noir » et brut

Le grand public la découvre tout juste. Après des années d’exercice, la jeune rappeuse Sianna sort un premier album mature et puissant.

Extrait du clip de « Traumatiser ». © Capture d’écran/Sianna officiel/Youtube

Extrait du clip de « Traumatiser ». © Capture d’écran/Sianna officiel/Youtube

CRETOIS Jules

Publié le 17 mars 2017 Lecture : 1 minute.

Autant d’énergie, ça se célèbre. Dans le petit milieu du rap français, Sianna crachait depuis quelques années toute son envie de percer. Et il fallait être sourd et aveugle pour ne pas comprendre, à l’écoute de sa participation à une mixtape de OKLM, l’écurie du rappeur Booba, par exemple, qu’elle se ferait entendre en temps voulu.

C’est chose faite avec la sortie de Diamant Noir, premier album conséquent, chez Rec.118 – Parlophone, 14 pistes abouties et bien soignées.

la suite après cette publicité

Sianna − Anaïs de son vrai nom −, bientôt 22 printemps, est née à Bamako au Mali avant d’être adoptée en France dès ses huit mois et de grandir dans l’Oise. Sa biographie officielle fait allusion à un premier petit groupe de rap lancé dès ses quinze ans et qui lui permet d’assurer les premières parties d’un certain nombre d’artistes célèbres.

Quant à sa vigueur, qui crève l’écran dans son clip Traumatiser, visiblement tourné au Maroc, elle s’explique par sa passion première : l’athlétisme, qui la pousse à mettre les études de côté.

Le verbe haut

la suite après cette publicité

À l’écoute de Diamant Noir, on a toutefois un regret : un usage important de l’auto-tune. La voix, pourtant jolie au naturel, de Sianna est trop souvent déformée. Qu’à cela ne tienne : l’album reste enthousiasmant. Complet, il alterne entre refrains très chantés, voix étirée à l’infini et couplets aussi rapides que puissants.

La chanteuse parle de son histoire personnelle, particulière, de ses envies de rap, de ses interrogations, et oscille entre egotrips, le verbe haut, et confidences sous le sceau de la pudeur. Le résultat est une belle dose d’émotions fortes et variées.

la suite après cette publicité

Sianna assume un rap français au féminin qui ne se laisse pas enfermer dans des cases ou la caricature. Elle le chantait en 2016 avec un brin d’insolence : « D’ici quelques années tu m’entendras partout. » Une promesse dont on espère qu’elle sera tenue.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

« DKR », le nouveau morceau de Booba en hommage à l’Afrique

Contenus partenaires