Ouganda : le porte-parole de la police abattu devant chez lui
Le porte-parole de la police ougandaise Andrew Kaweesi a été abattu ce vendredi à bord de son véhicule, avec deux autres policiers, alors qu’il quittait son domicile de Kampala, la capitale ougandaise, a indiqué à l’AFP le chef de la police.
« Il a été abattu ce matin alors qu’il quittait son domicile pour se rendre au travail », a précisé à l’AFP l’inspecteur général Kale Kayihura, vendredi 17 mars. « Le mobile est encore inconnu », selon lui.
Les faits se sont déroulés vers 9h30, heure locale, dans le quartier de Kulambiro, à environ 10 km au nord-est du centre-ville de Kampala : deux hommes installés à l’arrière de deux motos ont criblé de balles le véhicule du responsable policier, tuant sur le coup le porte-parole, son chauffeur et son garde du corps.
Selon un moto-taxi de 30 ans qui a assisté à la scène, « les deux motos sont arrivées par l’arrière du véhicule qui venait de quitter la maison de Kaweesi. Le chauffeur (de Kaweesi, NDLR) a tenté d’accélérer mais ils ont réussi à le dépasser et à tirer vers l’habitacle ». Les armes des assaillants « ressemblaient à des AK-47 » et « leur motos étaient neuves », a précisé à l’AFP le témoin occulaire.
Un représentant de la police de Kampala, Emilian Kayima, a confirmé les faits à la presse sur la scène de crime, précisant qu’une enquête avait été ouverte impliquant « toutes les agences de sécurité compétentes ».
Une « pluie de balles »
« Je n’en crois pas mes yeux. Je connaissais bien Kaweesi, je l’avais rencontré il y a une semaine et demie pour envisager le bitumage de la rue où il a été tué. C’était un homme bien, les pieds sur terre, qui respectait les civils », a réagi le maire du quartier, Charles Sserunjogi.
Ce dernier a précisé avoir entendu « une pluie de balles » depuis sa maison voisine. Peu après la fusillade, une foule de badauds s’était rassemblée sur place et regardait, incrédule, les trois victimes affaissées sur leur siège. Les corps ont ensuite été transportés hors de la scène du crime.
Une figure connue du public
Kale Kayihura était devenu le porte-parole de la police nationale en août 2016 et il était à ce titre une figure bien connue du public, apparaissant régulièrement dans les journaux télévisés et autres émissions d’informations.
Il avait supervisé la brutale répression policière du mouvement de protestation de l’opposition en 2011, organisé après une nouvelle élection présidentielle controversée dans le pays.
Il avait ensuite été nommé chef de la police métropolitaine de Kampala, en octobre 2014, puis directeur des opérations, responsable des ressources humaines, avant de devenir le porte-parole de la police.
Des précédents
Il n’est pas le premier haut responsable ainsi assassiné en Ouganda. En mars 2015, Joan Kagezi, directrice adjointe du ministère public ougandais en charge du dossier sur le double attentat jihadiste qui avait fait 76 morts à Kampala en 2010, avait été abattue par des hommes à moto alors qu’elle rentrait à son domicile.
Un peu plus tard, en novembre 2016, le major Sulaiman Kiggundu, un ancien membre de la rébellion des Forces démocratiques Alliées (ADF) qui opèrent en République démocratique du Congo voisine, était à son tour tué dans des circonstances similaires.
Ces deux meurtres n’ont à ce jour pas été résolus.
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